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- Lutte ouvrière n°2549
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La Fête de Lutte Ouvrière
Lundi 5 juin : “Une politique impérialiste aux antipodes des intérêts des travailleurs”
Aujourd’hui, c ’est au nom de la « guerre contre le terrorisme » que les puissances impérialistes interviennent au Moyen-Orient.
C ’est encore la lutte contre le terrorisme qui sert de prétexte à notre propre impérialisme pour rendre toute la population complice de ses aventures militaires en Afrique. Le pouvoir a pu passer des mains de l’homme de droite Sarkozy aux mains du prétendu socialiste Hollande, puis à celles du « ni droite ni gauche » Macron, sans que la politique extérieure subisse la moindre modification. Les aventures militaires de l’impérialisme français continuent et la supercherie pour les masquer, aussi.
Pour entraîner leurs peuples respectifs dans la boucherie de la Première Guerre mondiale, les dirigeants de l’époque mettaient en avant la « défense de la patrie ».
Aujourd’hui, on essaie de nous faire croire que les guerres au Mali, au Niger, au Tchad, au Cameroun, en Centrafrique, sont menées pour vaincre le terrorisme. Mais, comme le disait si bien Anatole France, « on croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels ». Et les soldats qu’on envoie dans ces pays pour mourir, et surtout pour tuer, le font pour que les groupes capitalistes français gardent le contrôle de l’uranium, du pétrole, du coton ou de l’arachide. Ils le font pour que le grand capital conserve sa mainmise sur les ex-colonies françaises, leurs richesses naturelles et leurs peuples.
Les groupes terroristes comme al-Qaida ou Daech n’ont pas surgi du néant. Ils ont surgi, au Moyen-Orient, des décennies de rivalités entre puissances impérialistes pour contrôler les richesses en pétrole de cette région. Ils ont été tous, en un moment donné de leur histoire, des créatures des puissances impérialistes.
Toute l’histoire de l’impérialisme s’accompagne de la fabrication de tels monstres. Il arrive qu’ils se retournent contre leurs créateurs. Comme ce fut le cas pour Ben Laden, mais aussi pour Saddam Hussein… ou Noriega, qui vient de mourir.
Des organisations comme al Qaida, Daech, Boko Haram et quelques autres sont des organisations qui méprisent les êtres humains comme les peuples, à commencer par les leurs, à qui elles imposent, quand elles en ont la possibilité, une féroce dictature. Et les attentats qu’elles planifient ou inspirent sont le fait de crapules inconscientes.
Les tueries dont ces gens sont les instruments, hier à Londres, à Manchester récemment , ou à Paris, Nice ou Berlin, sont aussi abjectes que celles perpétrées du haut du ciel par d’autres assassins, ceux-là en uniforme, et envoyés par les États impérialistes qui se prétendent civilisés, pour bombarder des quartiers populaires, des écoles, des hôpitaux, en Syrie ou en Irak.
Et les dirigeants impérialistes se servent du dégoût légitime que provoquent les agissements des terroristes pour embrigader leur population derrière eux.
Eh bien, les travailleurs conscients n’ont pas à être complices des manœuvres tordues des puissances impérialistes, ni pour le passé, ni pour le présent ! Ce que, de Sarkozy à Macron en passant par Hollande, ils appellent la « guerre contre le terrorisme » n’est pas notre guerre. Présenter les voyous barbares de Daech ou leurs semblables comme la seule menace pour l’humanité, les grandes puissances comme des défenseures de la paix entre les peuples et de la sécurité, cela ne sert qu’à tromper les peuples. C’est de l’enfumage pour nous faire cautionner une politique impérialiste qui est aux antipodes des intérêts des travailleurs.