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Leur société
Code du travail : ce que pense vraiment le Front national
Marine Le Pen ne ménage pas ses critiques contre la réforme du Code du travail préparée par le gouvernement, qu’elle présente comme une loi El Khomri puissance 10.
Pourtant, quand les travailleurs s’étaient mobilisés au printemps 2016 contre la loi El Khomri, la dirigeante du FN s’était bien gardée d’appeler à participer aux manifestations, se souciant surtout de reprocher au gouvernement de l’époque d’être incapable de « maintenir l’ordre face aux casseurs ».
En affirmant que ses députés constitueront la « première force d’opposition à la nouvelle loi travail », le FN cherche seulement à exploiter sur le plan électoral le mécontentement d’une partie des travailleurs. Cette opposition, purement verbale, est d’autant plus limitée que les dirigeants de cette organisation tiennent aussi à apparaître comme capables de défendre les intérêts du patronat.
Interviewé sur France Info le 6 juin, le secrétaire général de cette organisation, Nicolas Bay, s’est déclaré opposé au plafonnement des indemnités envisagé par le gouvernement pour les licenciements abusifs. Mais c’était pour ajouter qu’une telle mesure était selon lui tout à fait envisageable pour des licenciements économiques, « pour empêcher une entreprise de mettre la clef sous la porte ». Reprenant totalement l’argumentation patronale, il s’est lancé ensuite dans une tirade affirmant qu’il fallait soutenir l’activité économique et, pour cela, « baisser la fiscalité et les charges sur les entreprises », simplifier le Code du travail, « ce pavé de plus de 1000 pages, devenu incompréhensible ».
Dès qu’ils s’expriment un tant soit peu sur les mesures économiques et sociales qu’ils préconisent, les dirigeants du FN montrent qu’ils sont, comme tous les autres politiciens, des défenseurs des intérêts du patronat.