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Tunisie : le mouvement des chômeurs continue
Une rencontre de négociations devait se tenir le 31 mai au siège du gouvernorat de Tataouine, dans le Sud tunisien, entre ministres envoyés par le gouvernement et représentants des manifestants de la région, pauvres et privés d’emplois alors que le pétrole et le gaz y enrichissent les sociétés d’État et leurs partenaires occidentaux.
Depuis des semaines, un sit-in a été engagé dans la région de Tataouine par des collectifs d’habitants, dont de nombreux jeunes chômeurs, pour exiger un partage des revenus de l’exploitation du pétrole – 20 % sont demandés – et la création par les autorités d’environ 4 000 emplois, directs ou indirects, soit « un emploi par famille », formule qui en dit long sur la situation de la population.
Le blocage de la station de pompage d’El Kamour se poursuit, malgré l’envoi par le président Essebsi, le 10 mai, de détachements de l’armée censés protéger les installations. La mort, apparemment accidentelle, d’un jeune renversé par un véhicule de la gendarmerie a conduit à de nouvelles manifestations de colère et à un rassemblement devant le siège du gouvernorat. Plusieurs dizaines de blessés avaient en effet été recensés lors des affrontements destinés à débloquer le site. Cependant le pouvoir n’a réussi qu’à provoquer la démission du gouverneur et… des manifestations de soutien aux « sitinneurs », à Kébili, Douz et même Gafsa où, fin 2010, s’était immolé Mohammed Bouazizi.
Les blocages de routes et les sit-ins continuent et les manifestants ont bien raison de ne vouloir « rien lâcher », comme ils le disent, jusqu’à satisfaction.