Safran – Gennevilliers : neuf ans après, la direction s’acharne31/05/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/05/2548.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Safran – Gennevilliers : neuf ans après, la direction s’acharne

Neuf salariés, délégués et syndiqués de Safran (ex-Snecma) à Gennevilliers comparaissent de nouveau devant le tribunal. Ils sont accusés par un directeur de l’avoir séquestré lors de débrayages organisés par la CGT et la CFDT contre le licenciement d’un jeune de l’entreprise.

L’incident remonte à… 2008. Ce directeur avait alors annoncé le licenciement d’un jeune salarié pour absences répétées, un jeune particulièrement fragilisé suite au décès de sa mère. Devant l’attitude intransigeante de la direction, CGT et CFDT avaient organisé plusieurs débrayages, avec près de 200 participants à chaque fois. Cette affaire suscitait un émoi dans l’entreprise, et bon nombre de salariés demandaient à la direction qu’elle laisse une autre chance au jeune.

Lors d’un de ces débrayages, les salariés s’étaient rendus, comme d’habitude, dans les locaux du bâtiment administratif pour demander que le directeur revienne sur sa position. C’est au cours de ce débrayage, qui durait depuis plusieurs heures, que le directeur convoquait huissier et collaborateurs pour tenter de faire constater un empêchement de déplacement. Il alla même jusqu’à appeler la police le soir pour se faire évacuer. Neuf salariés furent accusés de séquestration.

Pendant les neuf années qui ont suivi, ces camarades ont été interrogés par la police et sont passés deux fois devant des juges qui instruisaient le dossier. À chaque fois, le non-lieu était prononcé. Mais la direction, revancharde, n’en est pas restée là. Elle a été jusqu’en cassation et a finalement trouvé des juges qui ont décidé, sans aucun élément supplémentaire, de continuer la procédure.

Huit salariés sont déjà passés devant la juge de Nanterre qui les a longuement interrogés, et le dernier devait passer jeudi 18 mai. À chaque fois, ils étaient accompagnés par d’autres salariés venus les soutenir. Après ces comparutions, ils se sont vu notifier leur mise en examen. Ce sera donc un autre juge qui décidera de leur passage en correctionnelle ou pas.

Un os que la direction ne lâche pas !

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