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Leur société
Pouvoir d’achat : macronnerie annoncée
Le gouvernement serait en train de réaliser une des promesses du candidat Macron : donner un coup de pouce aux salaires, naturellement sans que cela coûte un sou aux employeurs.
Pour cela, il augmenterait de 1,7 % la CSG perçue sur les salaires, les retraites et les revenus du capital. En contrepartie, les salariés ne cotiseraient plus pour la maladie et le chômage. Un smicard gagnerait 250 euros par an dans cette manœuvre. En revanche, un retraité percevant une pension excédant 1 200 euros par mois y perdrait 1,7 % de son revenu. Une personne touchant les dividendes de ses actions, ô surprise, n’y perdrait rien, grâce à un système de plafonnement également en préparation. Le sort des fonctionnaires et des indépendants, payant la CSG mais cotisant suivant des modalités différentes des salariés du privé, serait traité à part.
Deux semaines avant les élections législatives qui doivent lui apporter une majorité de gouvernement, Macron laisse donc entendre qu’il va prendre aux seuls retraités de quoi augmenter le pouvoir d’achat des actifs. Les politiciens et les commentateurs cyniques se demanderont si la manœuvre est habile, électoralement parlant. Les économistes distingués et les juristes disserteront pour savoir si le tour de passe-passe est faisable, voire tout simplement légal. Et chacun de se demander, comme le quotidien Les Échos, qui seront les gagnants et les perdants.
Les gagnants seront à coup sûr les patrons, à qui cette réforme ne coûterait pas un sou. Elle leur donnerait même un argument, s’il en était besoin, pour refuser d’augmenter les salaires et un autre pour exiger que l’État continue à diminuer leurs cotisations sociales. Les perdants seraient les travailleurs, actifs ou retraités, s’ils se laissaient abuser par la démagogie gouvernementale.
Les salaires doivent être augmentés immédiatement. Salaires et pensions doivent être portés à 1 800 euros net par mois, minimum indispensable pour vivre décemment. Les fonds pour ce faire existent, à condition d’aller les prendre dans les coffres et les poches des capitalistes. Ni Macron, ni aucun autre gouvernement ne le fera jamais, sauf s’il y est contraint par des millions de travailleurs en colère, prenant les capitalistes à la gorge.