Tapie : le temps c’est de l’argent23/05/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/05/2547.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Politique

Tapie : le temps c’est de l’argent

Le feuilleton judiciaire qui oppose Tapie et le Crédit lyonnais vient de connaître un nouveau rebondissement. Tapie devra rembourser à l’État les 405 millions d’euros obtenus en 2008 dans un arbitrage rendu en sa faveur.

Tapie reprochait au Crédit lyonnais de l’avoir mal conseillé dans la vente de sa société Adidas et, comme les dettes de la banque, le fameux trou du Crédit lyonnais, avaient été prises en charge par un organisme public, Tapie avait réclamé réparation auprès de l’État.

Tapie a fait sa fortune comme homme d’affaires spécialisé dans le rachat d’entreprises en difficulté, qu’il redressait à coups de licenciements avant de les revendre au prix fort. C’est ainsi qu’il avait procédé avec Adidas. Ses belles qualités de petit requin lui avaient valu de devenir un chouchou de Mitterrand, qui en avait fait son ministre de la Ville, représentant avant l’heure cette société civile tant vantée aujourd’hui. Puis Tapie était devenu un soutien actif de Sarkozy aux élections présidentielles de 2007 et 2012. Et celui-ci sut renvoyer l’ascenseur dans l’affaire qui l’opposait au Crédit lyonnais.

C’est ainsi que la ministre de l’Économie de Sarkozy, Christine Lagarde, accepta en 2008 que l’État paie 405 millions d’euros à Tapie, dont 45 pour préjudice moral.

Mais en février 2015, la gauche étant revenue aux affaires, l’arbitrage était annulé et des poursuites engagées contre Lagarde. Celle-ci fut condamnée en décembre 2016 pour négligence, mais dispensée de peine, les juges évoquant sa personnalité et sa réputation internationale.

Aujourd’hui, Tapie affirme être incapable de rembourser les 405 millions. Prévoyant, il a pris toutes les précautions pour se rendre aussi insolvable que possible, et on peut imaginer sans mal qu’il trouvera les conseils d’avocats spécialisés pour continuer à faire traîner les choses, dans une affaire qui dure depuis déjà plus de vingt ans. Et puis, a-t-on jamais vu un patron restituer l’argent versé généreusement par l’État ?

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