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- Lutte ouvrière n°2547
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Dans les entreprises
Neuhauser – Moselle : en grève contre le plan de licenciements
Jeudi 18 mai, la majorité des salariés de la boulangerie industrielle Neuhauser se sont mis en grève contre le plan de licenciements qui menace 259 emplois sur les 700 que compte l’usine.
Malgré la menace du tribunal de Sarreguemines d’envoyer les CRS pour imposer la levée du blocage des camions, et le chantage de la direction à la rupture des négociations engagées en revenant aux indemnités minimales prévues à l’origine, la grève a été reconduite durant quatre jours. Les équipes se sont relayées sur le piquet de grève et l’ensemble des lignes de production a été mis à l’arrêt sur les trois sites de l’usine.
La colère est bien là, face à une direction qui ne propose que 8 000 euros d’indemnités de licenciement pour les plus jeunes, et une indemnité bloquée à 13 ans d’ancienneté pour les anciens, soit au maximum 24 000 euros. Par ailleurs, la direction aimerait imposer au passage la réorganisation du travail en 5X8 – sans payer les dimanches à 100 % – sous prétexte de sauver 32 emplois. Mais ce chantage grossier ne passe pas, personne ne veut de cette réorganisation qui risque d’aggraver encore un peu plus les conditions de travail.
Devant la détermination des grévistes, une médiatrice a été nommée et lundi 22 mai la direction, qui parlait de rompre les négociations, a été obligée de se rendre sur le site de l’usine pour reprendre la discussion. Elle a été accueillie par un rassemblement des salariés qui ont levé la grève pour l’occasion, mais sont restés mobilisés en attendant la nouvelle réunion annoncée deux jours plus tard, avec la promesse d’une revalorisation des indemnités de licenciement.
La colère est d’autant plus grande que le groupe Soufflet, propriétaire de l’usine, est riche à millions. En 2016, il a annoncé 210 millions d’euros de profits, en augmentation de 50 millions depuis 2014, date du rachat du groupe Neuhauser par Soufflet.
On est loin de l’image d’une activité industrielle en difficulté que la direction de Soufflet tente de véhiculer pour justifier ces licenciements. Les 16 millions d’euros prévus actuellement pour le plan social font figure d’une goutte d’eau dans l’océan des profits de ce groupe, et bien des salariés sont déterminés à ne pas se satisfaire de cette petite pièce.