Migrants : une Europe bien fermée23/05/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/05/2547.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Migrants : une Europe bien fermée

Quelque 5 000 migrants ont été secourus jeudi 18 et vendredi 19 mai en Méditerranée, au large de la Libye, par les gardes-côtes italiens et libyens. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 1 200 personnes ont trouvé la mort depuis le début de l’année au large de la Libye.

Sur la même période, l’Italie a vu arriver plus de 46 000 migrants sur ses côtes, soit une hausse de plus de 30 % par rapport à l’année dernière. En Grèce, d’après les données du haut-commissariat des Nations unies pour les Réfugiés, environ 50 000 demandeurs d’asile attendraient de pouvoir gagner un pays d’Europe.

En effet en septembre 2015, devant l’afflux du nombre de réfugiés en Italie et en Grèce, les dirigeants des États de l’Union européenne s’étaient résolus à adopter un dispositif d’accueil, avec des quotas de répartition entre ses États membres, avec l’objectif d’accueillir 160 000 réfugiés en deux ans. Un tel objectif apparaissait déjà comme absolument insuffisant au regard de l’ampleur du drame vécu par des centaines de milliers de femmes et d’hommes amenés à fuir les guerres et la misère.

Mais, à quelques mois de la date butoir de septembre 2017, il est certain que ces engagements pourtant bien limités ne seront pas tenus. Dressant le bilan de ce dispositif de relocalisation, selon le terme employé par les autorités européennes, les députés du Parlement européen ont adopté le 18 mai une résolution dénonçant le fait que seules 11 % des demandes ont été satisfaites. Seules 18 770 personnes provenant de Grèce et d’Italie ont été relocalisées dans un pays européen, seuls deux États, la Finlande et Malte, parvenant peut-être à tenir leurs promesses.

Si la Hongrie et la Pologne ont affiché ouvertement leur refus d’ouvrir leurs portes aux réfugiés, bien d’autres États, d’une façon plus hypocrite, ont adopté des critères discriminatoires et arbitraires, certains n’accueillant par exemple que les mères célibataires, d’autres refusant d’accueillir certaines nationalités, comme les Érythréens. Quant à la France, elle n’aurait accepté que 3 404 personnes sur les quelque 19 700 qu’elle s’était engagée à accueillir.

Alors que l’Union européenne concentre une grande partie de la richesse de la planète, ses dirigeants se refusent à en consacrer une partie, même minime, à accueillir dignement les migrants. En gendarmes d’un monde impérialiste de plus en plus inégalitaire et violent, ils ont pour seule politique la multiplication des barbelés et des camps.

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