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- Lutte ouvrière n°2547
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GM&S – La Souterraine : un premier recul
Renault et PSA ont promis d’augmenter leurs commandes à GM&S Industry, passant de 5 à 10 millions d’euros de chiffre d’affaires pour le premier, de 10 à 12 millions pour le second.
Le ministre de l’Économie a déclaré que cela permettrait la continuité de l’exploitation et la poursuite de discussions sur la reprise de l’entreprise, dont l’avenir devait être examiné le 23 mai par le tribunal de commerce de Poitiers.
Le responsable CGT a parlé d’un signe encourageant, mais il faudrait en réalité 40 millions d’euros de commandes, soit moins de 1 % du chiffre d’affaires de l’emboutissage en France, pour offrir des perspectives sérieuses. De plus, le ministère a rappelé que l’usine devait « adapter son organisation afin de gagner davantage en compétitivité », ce qui ne rassure pas beaucoup les travailleurs sur leur sort à moyen terme.
En presque trente ans, ils ont vu passer neuf repreneurs et le nombre de salariés chuter de 600 à 279. Leur dernier patron, un homme d’affaires italien, aidé par PSA, a mis la main sur l’usine pour 3 euros, en 2014, pour la conduire à la liquidation, comme il l’a fait pour six des sept entreprises qu’il avait rachetées. Mais il a tout de même touché près d’un million d’euros de crédit d’impôt compétitivité (CICE). C’est l’exemple de plus en plus fréquent de ces prétendus investisseurs qui reprennent une usine pour la couler, et non pour produire quoi que ce soit, sans que l’État, pourvoyeur d’avantages fiscaux, y trouve quelque chose à redire.
Les travailleurs de GM&S ont donc des raisons de se méfier. Mais ils en ont aussi d’être fiers de leurs luttes, de tout ce qu’ils ont pu faire pour attirer sur eux l’attention, non seulement des pouvoirs publics mais aussi des travailleurs d’autres entreprises qui sont venus les soutenir au rassemblement du 16 mai. Et si le ministère, Renault et PSA ont fait un pas, c’est à leur détermination qu’ils le doivent.