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Politique
Medef : Gattaz aux anges
Le patron du Medef n’a pas caché sa satisfaction à l’annonce des résultats de l’élection présidentielle. Comme l’a expliqué Gattaz, le Medef travaillera en confiance avec l’ex-banquier de chez Rothschild qui s’affiche pro-business et pro-euro.
Les promesses du candidat Macron – baisse de l’impôt sur les sociétés, quasi-suppression de l’ISF, destruction du Code du travail –, avaient déjà tout pour plaire au patronat. Mais Gattaz tient à son titre de Monsieur Plus du capital. Il veut que le nouveau président passe immédiatement à l’action, notamment en matière de destruction du droit du travail. Gattaz appelle cela s’attaquer au marché du travail. Pour ces gens-là, à l’image du système capitaliste qu’ils défendent, les travailleurs sont des marchandises qu’il faut pouvoir acheter à moindre coût et jeter à la rue sans restriction après usage.
Gattaz ajoute à ce programme la demande d’une baisse générale des cotisations sur tous les salaires. Il ne cache même pas ce que cela signifie pour l’ensemble des classes populaires. Baisser les prélèvements sur les sociétés, c’est diminuer les dépenses publiques, s’attaquer à la protection sociale. Inspiré par l’air du temps ouvertement propatronal qui entoure le nouvel élu, le patron du Medef d’une humeur enjouée, a résumé la casse des services publics qu’il appelle de ses vœux par une formule de représentant de commerce, « faire mieux avec moins ». Moins pour les classes populaires, c’est sûr ; le reste lui importe peu à condition que le grand patronat puisse en profiter.
Pour couronner sa campagne de lobbying précédant la formation du nouveau gouvernement, le Medef a concocté un Manifeste pour l’éducation, l’enseignement supérieur et l’apprentissage qui résume bien sa vision et son intention de l’imposer, par le biais des sommets de l’État, à toute la société. L’objectif affiché est de rendre 100 % des élèves employables, c’est-à-dire formés et exploitables sans que cela coûte un centime au patronat. Pour cela il faudrait rendre les établissements autonomes, afin que les formations offertes correspondent uniquement à ses besoins immédiats en termes de main-d’œuvre. Pour y consacrer le moins d’argent possible, il faudrait rendre plus précoce l’orientation des élèves, en leur retirant au passage toute chance de retrouver un autre emploi. Pour résumer, ce que le Medef appelle mieux associer les chefs d’entreprises aux instances officielles de l’Éducation nationale, c’est faire de tout le système éducatif un préambule à l’exploitation salariale.
Sous le quinquennat de Hollande, Gattaz avait promis la création d’un million d’emplois en échange de la baisse des charges qu’il avait obtenue. Mais une fois les milliards encaissés, il n’est resté qu’un pin’s que Gattaz ne porte même plus, et un million de chômeurs en plus. Il promet aujourd’hui de faire encore mieux en création d’emplois si le nouveau président suit ses conseils. Mais la réalité du programme du Medef, c’est l’aggravation de l’exploitation, des travailleurs toujours plus nombreux privés d’emplois et la destruction des services utiles à la population.