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Leur société
Marseille : patrons pas pressés de dépolluer
Dans les collines de l’Estaque, à l’extrémité nord de Marseille, les usines qui se sont succédé ont saturé les sols d’acide sulfurique, de soude, de sulfate, de plomb et d’arsenic.
Depuis Rio Tinto installé en 1883, en passant par Total, Metaleurop, Lafarge et quelques autres, les usines ont pollué des centaines de milliers de mètres cubes de terre avant que tout ne soit fermé en 2001. Ainsi, avant le raclage jusqu’à la roche, « un kilo de terre pouvait contenir jusqu’à l’équivalent de deux sucres d’arsenic pur » selon le journal La Marseillaise. Une bonne partie de ces produits, lessivés par les pluies, aboutissaient à la mer.
La société Recyclex SA (ex-Metaleurop) chargée de la dépollution a arrêté les travaux pendant deux ans. Son PDG a déclaré que, ayant déjà dépensé 11 millions d’euros, il lui en faudrait encore autant.
D’après l’adjoint au maire de secteur, il reste à traiter « la partie la plus compliquée de la dépollution, avec le noyau villageois qui est mitoyen des terres polluées, la montée des usines, une partie du village des Riaux, les petites cités Kuhlmann et Pennaroya ».
Le groupe Glencore qui était le principal actionnaire de Metaleurop avant de fermer cette entreprise, dispose de moyens quasiment illimités. Mais les groupes pollueurs, qui ont fait leur beurre en empoisonnant la terre et ses habitants, ne sont pas pressés de mettre la main au portefeuille pour éviter que les habitants ne finissent confits dans l’arsenic ! Il n’est d’ailleurs pas prévu qu’on y contraigne ces groupes...