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Dans les entreprises
Hôpitaux de l’AP-HP : nouvelles attaques en préparation
Dans la continuité du plan Hirsch, la direction de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris poursuit ses attaques contre le personnel hospitalier, notamment celui des équipes de nuit. Les hôpitaux Jean-Verdier à Bondy, René-Muret à Sevran et Avicenne à Bobigny, qui appartiennent au même groupe hospitalier, servent ainsi de test pour une nouvelle organisation du temps de travail (OTT). La direction veut en finir avec les roulements fixes pour combler sans embaucher les manques de personnel de plus en plus évidents.
Depuis des années, ceux qui travaillent en nuit sur dix heures, ont une semaine avec deux nuits et une avec cinq nuits. La direction veut casser cette organisation. Prétextant la loi qui impose de ne pas travailler plus de 48 heures par semaine – or avec les cinq nuits, cela fait 50 heures – elle propose donc un maximum de quatre nuits par semaine. Mais au passage, elle introduit la semaine glissante, qui ne va pas du lundi au lundi, et en finit ainsi avec les vrais week-ends. Jusque-là, le personnel pouvait compter deux fois par mois sur des week-ends commençant le vendredi matin et finissant le lundi soir. Désormais la direction veut imposer l’idée qu’un samedi et un dimanche sans travailler constituent bien un week-end de repos, même si l’on aura passé tout le samedi à dormir après une nuit de travail.
Dans le plan de la direction, plus personne n’aura les mêmes roulements, ce qui casse les équipes et permet beaucoup plus facilement aux cadres de faire pression pour le remplacement des collègues absents. Au lieu de retrouver les mêmes horaires toutes les deux semaines, ce sera sur une trame de trois mois.
Pour ceux qui travaillent en équipe de 12 heures, l’attaque est encore plus violente. Vu les difficultés de ces horaires, les travailleurs avaient droit à une semaine de repos toutes les quatre semaines. Désormais, ils n’auront plus droit qu’à un jour par semaine. Autant dire qu’il deviendra impossible de se reposer vraiment, car pour récupérer vraiment après des nuits de 12 heures, il faut plusieurs jours de coupure.
Cette nouvelle organisation du temps de travail rendra la vie plus compliquée aux salariés, ne serait-ce que pour faire garder les enfants ou planifier des activités. Mais c’est ce que veut la direction, rendre les travailleurs plus flexibles et pouvoir imposer des heures supplémentaires ou des jours de travail en plus pour remplacer les absents.
La direction prépare ses attaques depuis des longs mois. Fin 2016, elle a commencé à réorganiser l’encadrement de nuit, pour exercer une pression sur les agents. Des cadres ont entamé toute une propagande contre les travailleurs de nuit afin d’essayer de diviser les équipes. Tout cela afin de tenter de camoufler le vrai problème de l’hôpital : le manque criant de personnel. Les syndicats ont alors organisé des assemblées et des grèves sur les trois hôpitaux, et les salariés ont exprimé leur désaccord avec la politique de la direction.
Aujourd’hui, celle-ci continue et voudrait faire passer sa réorganisation au 1er juillet. Dans ce but, bien des congés d’été n’ont pas été validés. Il restera aux travailleurs à s’organiser pour réagir collectivement à ces projets.