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Leur société
Universités : le manque de places n’est pas un hasard
Le ministère de l’Éducation nationale vient de prendre une circulaire autorisant officiellement le tirage au sort pour départager les bacheliers souhaitant accéder à certaines licences dites « surchargées » et incapables, faute de moyens, d’accueillir tous les étudiants.
Parmi ces filières figurerait par exemple celle des Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) destinée essentiellement à former des professeurs d’éducation physique. 33 000 bacheliers l’ont demandée cette année, pour environ 15 000 places, le même chiffre que l’an dernier. Doubler le nombre des étudiants aptes à enseigner cette matière nécessiterait d’investir dans des équipements supplémentaires dans les universités, ce que le ministère se refuse à faire.
Cette pratique du tirage au sort est en fait courante depuis plusieurs années, mais de plus en plus de bacheliers attaquent l’État en justice et obtiennent satisfaction devant les tribunaux qui imposent une réinscription. C’est ce genre de mésaventure que veut éviter la ministre de l’Éducation nationale grâce à sa circulaire. Par contre il n’est pas question d’augmenter les moyens alors que l’on comptabilise 40 000 inscriptions supplémentaires sur la plateforme informatique où s’inscrivent les bacheliers pour accéder à l’enseignement supérieur et que l’on sait que le nombre d’étudiants va augmenter de 5 %. Les amphis surchargés et les locaux dégradés seront la règle l’an prochain comme cette année et les précédentes. Si changement il y a, ce sera dans le sens d’une aggravation.
Demander à des bacheliers de renoncer aux études qu’ils veulent faire et forcer l’ensemble des étudiants à repousser les murs pour pouvoir suivre leurs cours, ce sont les deux recettes du gouvernement.