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SNCF : la direction divise, la grève rassemble
Depuis des mois l’inquiétude grandit sur le triage de Trappes, dans les Yvelines, car les attaques se succèdent. Aucun service n’est épargné par le manque d’embauches. Cela entraîne un sous-effectif chronique, des mutations bloquées comme à la manœuvre, et la mise en place d’équipes « volantes » qui augmentent la polyvalence, souvent sans compensation financière, comme dans les postes d’aiguillage.
Le 27 mars, les agents de manœuvres et les aiguilleurs s’étaient déjà organisés entre eux pour se mettre en grève. Elle avait été massivement suivie et la direction se retrouvant complètement prise de cours, 17 trains sur 24 n’avaient pas pu sortir du triage à la prise de service le lundi matin. En interpellant la direction ce jour-là, les grévistes ont obtenu, non seulement que des embauches soient faites rapidement – il y a déjà un poste supplémentaire pourvu, mais également une revalorisation de prime liée à la polyvalence.
Forts de cette expérience, ils ont voulu remettre cela en intégrant les jockeys à leur mouvement. Les travailleurs de cette équipe, en relation directe avec les agents de manœuvre et les aiguilleurs, rentrent et sortent les rames des ateliers de maintenance. C’est donc tous ensemble que ces équipes se sont mises en grève le 1er mai à partir de 22 heures, bloquant là aussi une bonne partie des déplacements de rames sur le triage. Le 2 mai, au rassemblement de 7 heures, il y avait une bonne majorité de ces trois équipes fières et contentes d’avoir à nouveau bloqué le triage de Trappes par leur grève. C’est tous ensemble que les grévistes ont manifesté dans les ateliers voisins, renouant avec une tradition un peu perdue mais qui ne manquera pas de refaire surface.
Par-delà ce qui pourra être arraché à la direction, les grévistes étaient particulièrement contents de se réunir. La direction n’a de cesse de tenter de nous diviser et la réforme ferroviaire, que les cheminots de Trappes comme bien d’autres ont combattue l’année dernière, aggrave encore les divisions, au sein des ateliers, des équipes et du triage. Par ces mouvements communs, les grévistes prennent conscience que tous ensemble ils sont plus forts : un gage pour les luttes à venir.