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Leur société
Suramortissement : le patronat veut garder sa niche
Le patronat français s’est plaint au gouvernement : il regrette que le dispositif fiscal du suramortissement prenne fin en ce mois d’avril.
Ce système permet aux patrons de défalquer de leurs bénéfices imposables 40 % du coût d’achat de nouveaux équipements, cela en plus de l’amortissement normal. Il a été introduit par Hollande en 2015. L’économie d’impôt est de 13 200 euros pour un investissement de 100 000 euros, pour les entreprises qui paient le taux théorique de 33 % de l’impôt sur les bénéfices. Même si ce cadeau fiscal n’aura duré que deux ans, compte tenu d’une durée d’amortissement moyenne de cinq ans, il coûtera en tout 5 milliards d’euros aux comptes publics.
Tout attentionné aux besoins du patronat, le gouvernement n’a mis fin à cette niche fiscale qu’au profit de l’augmentation d’une autre : au titre du CICE, les entreprises percevront non plus l’équivalent de 6 % de la masse salariale, mais 7 %. Évidemment, les patrons auraient préféré cumuler les deux. D’ailleurs Fillon les courtise, parlant de prolonger le suramortissement jusqu’en 2019, et Macron en leur promettant de baisser le taux de l’impôt sur les sociétés à 25 %.
De telles mesures sont censées favoriser l’emploi mais, tout en saignant les budgets publics, elles n’ont jamais fait baisser le chômage. Leur seul but est de permettre au patronat d’accroître ses marges, autrement dit ses profits.