SFR : grève pour les salaires19/04/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/04/2542.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SFR : grève pour les salaires

Le service de supervision de SFR à Saint-Denis, comptant 23 personnes, est en grève depuis le 4 avril.

Ce service contrôle l’ensemble des réseaux Fixe Numericable et SFR. Il est chargé d’alerter sur les dysfonctionnements. Les salariés travaillent en équipe, en 3x8. Alors que le transfert de Numericable à SFR implique une charge de travail supplémentaire, la direction en a profité pour planifier une baisse de 300 à 500 euros par mois pour des salaires de 2 200 à 2 700 euros.

Les travailleurs, déterminés, se sont lancés dans cette grève sans même faire appel dans un premier temps à un syndicat. Les conditions de travail difficiles – ils ont pendant des années travaillé dans 50 m² à 23 – les ont soudés. Ils exigent le maintien de leur rémunération.

La direction les a reçus à trois reprises, traitant leurs revendications avec mépris. La dernière réunion devait être, selon la direction, « pédagogique » : les salariés n’avaient, selon elle, pas vraiment compris les problèmes de l’entreprise ni ce qu’on leur proposait. Elle prétend que la grève a peu d’impact puisqu’elle ne concerne que 23 personnes. Mais elle dissimule, entre autres, que 2 500 abonnés sur Paris ont été privés pendant dix heures d’Internet, de téléphone, de télévision, alors que d’habitude le problème est réglé en une heure. Et ces incidents se multiplient.

Les 23 grévistes, conscients d’être une minorité, s’adressent tous les jours aux 7 000 salariés de SFR qui sont prévenus du plan de suppression d’emplois à venir. Drahi veut en effet supprimer 5 000 emplois dans le groupe et compte transférer les salariés de Saint-Denis à Paris. À cette occasion, la direction exerce déjà des pressions pour pousser à la démission. Si le plan de suppression d’emplois ne marche pas, il est aussi prévu de recourir à des licenciements.

L’enjeu pour les grévistes est donc de convaincre d’autres salariés du groupe de les rejoindre. Drahi, qui a augmenté sa fortune cette année de 120 %, peut largement maintenir les salaires et les emplois !

Partager