Mélenchon : un drôle de partisan de la paix12/04/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/04/2541.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mélenchon : un drôle de partisan de la paix

Lors de son meeting sur le port de Marseille le dimanche 9 avril, Jean-Luc Mélenchon s’est présenté comme le candidat de la paix, un rameau d’olivier à la main.

Mais s’il a longuement dénoncé les risques d’un engrenage guerrier dû à la politique américaine, il a par contre réussi en une heure de discours à ne pas condamner les interventions militaires françaises en Afrique.

C’est surtout à un plaidoyer pour la sortie de l’Otan que s’est livré Mélenchon. Il s’est indigné qu’on ait pu voir « le président français et son homologue allemand soutenir des interventions américaines qui n’avaient aucun fondement, aucune légitimité internationale, comme en Libye ou en Afghanistan ». Il a évoqué la possibilité pour la France d’être entraînée dans une guerre en Ukraine, et il a même parlé d’un éventuel conflit armé à Gibraltar. Mais ni le Mali ni la Centrafrique n’ont été cités. C’est pourtant là que se trouve l’essentiel des troupes françaises intervenant à l’étranger.

En Syrie aujourd’hui, en Afghanistan hier, l’impérialisme de second ordre qu’est la France sert de supplétif dans des interventions militaires décidées à Washington. Mais il sait aussi prendre l’initiative seul, dans la zone où l’impérialisme américain lui laisse le rôle de gendarme, les anciennes colonies françaises d’Afrique. Or nulle part dans son programme Mélenchon ne s’affirme en faveur du retrait des troupes françaises du continent. Il y reste simplement muet sur la question. Mais ses conseillers, interrogés à ce sujet, parlent pour ces militaires d’un rôle de « maintien de la paix sous mandat de l’ONU », ce qui n’est rien d’autre que le mensonge officiel de Hollande.

Il faut d’ailleurs rappeler que le 22 avril 2013, lors du débat sur la prolongation de l’intervention militaire au Mali, aucun des députés ou des sénateurs du Front de gauche n’avait voté contre. Ils s’étaient contentés de s’abstenir, montrant ainsi clairement les limites de leur opposition aux guerres de l’impérialisme français.

En ce qui concerne les interventions militaires, le programme de Mélenchon prône d’ailleurs simplement de « refuser toute intervention militaire sans mandat de l’ONU », ce qui implique que les États impérialistes peuvent s’engager dans les guerres qui leur conviennent s’ils ont ce mandat. Or l’ONU n’est rien d’autre qu’une institution créée par les grandes puissances pour couvrir leurs brigandages impérialistes du voile d’un prétendu droit international. L’ONU a joué ce rôle depuis sa naissance, et aujourd’hui c’est avec son accord que l’armée française intervient au Mali et en Centrafrique. L’impérialisme français a même pris l’habitude, dès qu’il le peut, de sous-traiter l’occupation des pays où il intervient aux soldats de l’organisation internationale.

Pas plus que celui du gouvernement, le nationalisme de Mélenchon ne fait bon ménage avec la paix.

Partager