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- Lutte ouvrière n°2539
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Dans les entreprises
Candia – Gerzat : les grévistes font reculer la direction
Le 20 mars, les travailleurs de chez Candia (groupe Sodiaal) à Gerzat, dans le Puy-de-Dôme, en étaient à leur 18e jour de grève, quand enfin la direction centrale du groupe acceptait d’ouvrir des négociations.
Une délégation de quatre travailleurs s’était rendue au siège, à Paris, pour demander de récupérer les 50 euros par mois perdus lors de la fusion de leur usine Beuralia avec Candia en 2015. Deux jours plus tard, les travailleurs attendaient toujours la réponse : à l’évidence, la direction comptait sur l’épuisement, ou tentait la division en proposant de discuter cas par cas, ce qu’ils refusaient.
Puis, les 23 et 24 mars, les DRH daignaient se déplacer à l’usine, mais les heures des entrevues étaient systématiquement reculées, comme pour jouer avec les nerfs des grévistes qui maintenaient leur piquet de grève, se relayant nuit et jour, toujours nombreux, sous la structure prêtée par l’UD-CGT. Leur détermination était aussi renforcée par la solidarité financière et matérielle de la part d’autres travailleurs venus les soutenir.
En fin de semaine, la direction leur envoyait un courrier rédigé comme un accord de fin de conflit : en échange d’une reprise du travail le lundi 27, elle proposait une prime de 10 euros brut.
Des ouvriers présents au piquet de grève ont alors décidé de se rendre directement au bureau des négociations, dans l’usine, pour dire leur fait aux directeurs. Ceux-ci, craignant sans doute d’être pris en otages, s’éclipsèrent rapidement. Les grévistes en furent confortés pour maintenir leur piquet pendant le week-end, continuant la grève le lundi 27 mars.
Une quatrième semaine de grève commençait. La présence au piquet, dès le matin, de nombreux militants de la CGT d’autres entreprises et des unions locales renforça les grévistes, qui apprirent la reprise de la négociation, avec un médiateur, dans l’après-midi à la Direccte de Clermont-Ferrand.
Les travailleurs tenaient à un recul de la direction et espéraient obtenir gain de cause avec l’inspecteur du travail présent. Il leur fallut démontrer pour la énième fois le vol sur leur salaire depuis deux ans, avant que la direction lâche finalement 20 euros d’augmentation, indexés sur le tarif horaire, et accorde le paiement des trois derniers jours de grève, sur les 25 que les travailleurs ont dû faire.
La direction leur avait promis la défaite, eh bien c’est une victoire pour les travailleurs, même si elle est surtout morale.