Fillon et ses costumes : “ my tailor is rich ! ”22/03/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/03/2538.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fillon et ses costumes : “ my tailor is rich ! ”

Le mystérieux ami qui a offert une garde-robe de plusieurs dizaines de milliers d’euros à Fillon s’est fait connaître. C’est Robert Bourgi, un avocat franco-libanais familier des réseaux de la Françafrique.

Formé par Foccart, qui était l’organisateur de ces réseaux sous de Gaulle puis Pompidou, Bourgi est une sorte de secrétaire à tout faire pour les capitalistes français. Il peut arranger un rendez-vous avec un dictateur local, dire à qui s’adresser pour accélérer la signature de contrats. Il se vante même d’avoir transporté, entre 1995 et 2005, 20 millions d’euros de cash dans des mallettes au profit de Sarkozy et Villepin.

Le pillage des anciennes colonies d’Afrique noire est encore aujourd’hui une source de profits abondants pour les grands groupes français. Les bénéfices extorqués là-bas par Bolloré, Bouygues, Areva ou Total se comptent en milliards d’euros. Alors, pour ces gens-là, faire distribuer en nature quelques années du salaire d’un travailleur au smic (« un simple cadeau amical », dit Bourgi ) au petit personnel politique, ça n’est rien de plus que de donner la pièce pour entretenir la fidélité d’un vieux larbin.

Bourgi soutenait Sarkozy car, comme il le dit : « On s’amuse mieux entre bandits. » Mais, après le résultat du tiercé des primaires, il a semble-t-il choisi de distribuer son avoine à un autre canasson. Fillon n’allait évidemment pas refuser de se faire habiller par Bourgi. Quant à savoir quels services il a rendus ou rendra en retour à Bourgi et à ses riches amis français, il faudra attendre qu’un comparse écrive ses Mémoires, ou qu’un concurrent de Fillon informe le Canard enchaîné.

Droit dans ses bottes face aux travailleurs qui luttent, méprisant avec les pauvres, obséquieux avec les riches, imbu de lui-même mais toujours prêt à arrondir ses fins de mois, Fillon est le parfait majordome pour grands bourgeois, version entrée de gamme cependant, étant donné son penchant exagéré pour les pourboires. Mais, pour caricatural et ridicule qu’il soit, il est à l’image de l’ensemble de la classe politique, qui sert fidèlement les intérêts des capitalistes, en se servant ou pas au passage.

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