Pourtant, Hamon ne ménage pas ses efforts pour rallier ses ex-adversaires au sein du PS. L’ex-député frondeur a donné des gages aux ministres du gouvernement Hollande, qu’il critiquait sévèrement il n’y a guère, quitte à transformer le discours qu’il a tenu au cours de la primaire. Il n’est plus question d’abroger la loi travail par exemple, et le revenu universel a subi quelques transformations. En visite aux Antilles, Hamon n’a pas manqué de saluer l’ « excellent bilan du quinquennat de Hollande » en outre-mer.

Mais le discours du nouveau Hamon n’empêche pas les défections dans son camp au profit de Macron, qui semble mieux placé dans les sondages.

Aussi, des caciques du PS, l’ancien maire de Paris Delanoë ou le député de Paris Caresche, ont annoncé leur ralliement au candidat d’En marche. D’autres satellites de la nébuleuse socialiste, comme l’ancien secrétaire du PC Robert Hue ou l’ancien maire communiste de Saint-Denis Patrick Braouzec, ont suivi la même trajectoire.

Valls a, lui, d’autres ambitions, qui expliquent une attitude plus ambiguë. Prenant ses distances d’avec son ancien rival des primaires, il a déclaré à Paris-Match le 14 mars qu’en raison de l’importance des désaccords politiques il ne pouvait lui accorder son parrainage. Mais, pour le moment, il dissuade tous ses soutiens de rejoindre Macron et d’abandonner le navire socialiste. Il aura en effet besoin d’eux s’il veut jouer un rôle de premier plan, sinon le premier rôle, au sein du PS après la présidentielle.

Ces calculs politiciens n’intéressent en rien les travailleurs. Macron et Hamon sont tous les deux d’anciens ministres de Hollande. Tous les deux sauront se montrer responsables vis-à-vis de la bourgeoisie. Quant aux responsables du PS, le choix entre Hamon et Macron se résume pour eux à la question : qui offrira les meilleures places et les meilleures perspectives de carrière ?