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Leur société
Vallée de l’Arve : la pollution en plan
Fin février, à moins d’une journée d’écart, Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône Alpes, et Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, en visite à Chamonix, ont chacun dégainé leurs plans, pour, selon Wauquiez, « inverser la courbe de la pollution dans la vallée d’ici 2018 ».
Le président de région promet d’augmenter de 50 % le trafic de fret ferroviaire dans les trois ans. Quant à la ministre, elle veut remplacer 8 000 cheminées en deux ans. Décidément, les périodes électorales sont propices aux grandes envolées, surtout dans une vallée dont la population a massivement manifesté sa colère cet hiver, contre l’inaction des autorités face à ce qui est devenu un enjeu majeur de santé publique.
Certes, la région promet une enveloppe de 45 millions d’euros et l’État 15 millions complémentaires. Mais, comme d’habitude, au-delà des effets d’annonce, il est bien difficile de faire le tri entre ce qui était déjà programmé et les nouveaux moyens. Mais surtout, à quoi et à qui iront ces aides ? Pour l’une d’elles, c’est d’ores et déjà très clair : 3,5 millions d’euros iront… à quatre entreprises par le biais du Fonds air industrie, pour qu’elles réduisent leurs émissions.
La région prévoit également d’inciter au report du transport par camions sur le fret ferroviaire. À cet effet, 10 millions seraient mis sur un projet de nouvelle plate-forme ferroviaire. Mais, face à tout un système économique basé sur les flux tendus, que valent les incitations, à part pour les entreprises qui reçoivent aides et commandes publiques ?
Ce basculement de la route vers le rail sera l’un des thèmes d’une énième conférence sur la dépollution des vallées, en avril prochain à Chambéry. On risque fort de s’en tenir, encore une fois, aux traditionnels beaux discours, alors que depuis des décennies tous les gouvernements ont tout fait pour démolir le fret ferroviaire.