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Israël : main basse sur les terres palestiniennes
Une loi dite de régulation a été votée le 6 février par la Knesset, le Parlement israélien. Véritable provocation, elle permet de déclarer terres israéliennes des terrains privés palestiniens sur lesquels des colons israéliens ont construit sans autorisation en Cisjordanie occupée, « soit parce qu’ils ignoraient qu’ils étaient propriétés privées, soit parce que l’État les aurait laissé faire ». Les propriétaires palestiniens seraient toutefois, aux termes de la loi, compensés financièrement ou par d’autres terrains.
Votée par 60 députés contre 52, cette loi scélérate légalise donc rétroactivement la construction de près de 4 000 habitations de colons israéliens sur des terrains appartenant à des Palestiniens de Cisjordanie. Même si la surface concernée ne représenterait que 800 hectares, l’équivalent du parc du château de Versailles, elle est hautement symbolique de la violence de la politique du gouvernement Netanyahou à l’égard des Palestiniens, de plus en plus privés de leurs droits et de leurs terres. Et même si la Cour suprême d’Israël l’invalide par la suite, le vote de la loi aura permis à Netanyahou de faire un geste en direction des colons, frange avancée de l’extrême droite religieuse, et aux partis de même couleur politique qui sont associés au Likoud au sein du gouvernement.
Le Premier ministre aura, de toute façon, amplement fait étalage de ses choix politiques en faveur de la poursuite de la colonisation et du soutien aux plus réactionnaires de ses ministres. De plus Netanyaou avait besoin d’un dérivatif facile à la colère des colons israéliens d’Amona, colonie sauvage évacuée par la police début février, suite à une plainte des propriétaires palestiniens spoliés, exceptionnellement entendus. Il l’a trouvé dans les prétendues habitations illégales des Arabes israéliens.
En effet, devant la quasi-impossibilité pour les Arabes israéliens (moins d’un cinquième de la population du pays) d’obtenir un permis de construire, certains bâtissent tout de même et sont donc devenus la cible des attaques racistes de Netanyahou. Un millier de manifestants ont d’ailleurs protesté, le 4 février au soir à Tel-Aviv, aux cris de « Juifs et Arabes tous ensemble », contre les démolitions par la police de ces maisons arabes.
Si pour l’instant le gouvernement américain n’a pas émis de commentaires après le vote de la loi, Netanyahou et son gouvernement peuvent se sentir encouragés à continuer le vol de terres palestiniennes sur la voie de l’annexion de la Cisjordanie.