Vivarte : salariés victimes des fonds vautours25/01/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/01/p9_Twit_Vivarte.JPG.420x236_q85_box-179%2C0%2C621%2C249_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Vivarte : salariés victimes des fonds vautours

La direction du groupe Vivarte, composé d’une dizaine d’enseignes de l’habillement et de la chaussure, a annoncé mardi la cession de la chaîne de chaussures André (135 magasins et 786 salariés) ainsi que celle de Naf-Naf, qui s’ajoutent à celles de Chevignon, Kookaï et Pataugas en vente depuis plusieurs mois.

Illustration - salariés victimes des fonds vautours

Dans les dix dernières années, le nombre d’enseignes de Vivarte a été divisé par deux, passant de 20 à 10, et les effectifs ont été réduits de 22 000 à moins de 17 000. Pas étonnant alors que le chiffre d’affaires du groupe soit en baisse. Mais pas la fortune de ses actionnaires passés et présents.

Ainsi la famille Descours, actionnaire à l’origine du groupe, fait partie des plus grandes fortunes du pays. Les fondateurs des chaussures André ont vendu la majorité de leurs parts au fonds PAI Partners et ont placé leur magot dans le luxe, comme le champagne par exemple, avec Charles et Piper-Heidsieck, ou encore les chaussures Weston. Et les intérêts prélevés par les fonds spéculatifs qui se sont succédé à la tête du groupe depuis 2004 n’ont pas non plus baissé.

Les fonds ont augmenté la dette du groupe jusqu’à 2,8 milliards d’euros, pour un chiffre d’affaires de 2,4 milliards. Elle est aujourd’hui de 1,5 milliard pour 2,2 milliards de chiffre d’affaires. Les fonds vautours ne sont en effet pas seulement les actionnaires du groupe. Ils en sont aussi les créanciers. Et, tels des usuriers, ils puisent dans la trésorerie des entreprises du groupe et prélèvent des intérêts pouvant aller jusqu’à 12 % des sommes prêtées. Car leur métier n’est pas de vendre des chaussures ou des vêtements, mais bien de récupérer le plus vite possible les sommes avancées, avec un intérêt fixé le plus haut possible, avant de revendre à un nouvel investisseur qui va recommencer l’opération en se payant sur les emplois de milliers de travailleurs. C’est ainsi qu’entre 2015 et 2016 près de 300 magasins ont été fermés et plus de 3 600 emplois supprimés.

Les travailleurs de Vivarte devraient-ils accepter sans broncher d’être privés de leur emploi, au nom de prétendues difficultés ou de la concurrence d’autres enseignes ? Certainement pas. Les travailleurs ont à faire face à ces parasites. Ils sont en droit d’exiger le maintien de leurs emplois et salaires. Il faut faire rendre à ces pilleurs l’argent qu’ils ont extorqué depuis des années, y compris en prenant sur les fortunes personnelles de ces capitalistes qui ne sont que des fauteurs de misère !

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