Santé : l’hôpital malade de l’austérité25/01/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/01/2530.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Santé : l’hôpital malade de l’austérité

Mardi 24 janvier, le personnel infirmier a été appelé à une grève et à une manifestation au ministère de la Santé. Les organisateurs, un peu moins nombreux que le 8 novembre dernier, étaient des syndicats et des associations de personnel infirmier. De son côté, l’intersyndicale CGT-FO-SUD appelle à un mouvement le 7 mars prochain.

Après la grève de novembre, Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a proposé un plan pour l’amélioration de la qualité de vie au travail de 30 millions d’euros sur trois ans… tandis que les objectifs d’économies pour l’hôpital se chiffrent à trois milliards. Depuis, elle reste obstinément sourde à toute demande.

Le personnel infirmier dénonce les cadences infernales qui mènent à l’épuisement et les salaires insuffisants. Une aide-soignante raconte sa journée : « On me demande d’être partout et nulle part, d’accomplir des doubles tâches au même moment. » Ce n’est qu’une « succession de courses (…). Et tout cela pour 1 283,80 euros net par mois ».

Du côté des patients, l’engorgement des urgences lors de l’épidémie de grippe a montré l’effet de la fermeture, en dix ans, de dizaines de milliers de lits et de quantité de petits services d’urgence. Beaucoup de malades, souvent des personnes âgées, ont attendu sur des brancards dans des couloirs, pendant des heures. Mais, même sans épidémie, l’hôpital sature depuis longtemps.

La logique gouvernementale est celle du chiffre : on supprime des lits, des postes ; le personnel est de plus en plus précaire. On ferme des hôpitaux, décrétés non rentables. Les malades sont obligés d’attendre des rendez-vous, d’accepter des reports d’hospitalisation, et se trouvent renvoyés chez eux au plus vite, quitte à revenir en cas de problème, ce qui n’est pas si rare.

C’est l’aberration d’un système de soins auquel on impose la logique capitaliste de la rentabilité. C’est insupportable dans les entreprises. Cela l’est autant, sinon plus, dans le domaine vital de la santé.

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