- Accueil
- Lutte ouvrière n°2529
- PSA – Rennes : les seuls emplois créés sont précaires
Dans les entreprises
PSA – Rennes : les seuls emplois créés sont précaires
La presse locale a fait grand cas de l’annonce faite par PSA d’embaucher 400 intérimaires et CDD pour permettre la production d’un nouveau véhicule à l’usine de La Janais, près de Rennes.
Pas en reste, les notables locaux du Parti socialiste ont tenu à saluer cette annonce comme « une très bonne nouvelle », « très positive pour les salariés ». Ils ne se sont pas oubliés, allant jusqu’à se vanter d’avoir fait « preuve de détermination dans le dialogue constant et exigeant avec PSA ».
En fait de dialogue, ils ont surtout beaucoup cédé aux exigences du groupe, en particulier en achetant des terrains à un prix exorbitant et en accordant des aides à la recherche et développement sur Rennes, alors qu’au même moment le groupe décidait de concentrer cette recherche sur d’autres sites.
Bien sûr, c’est un soulagement pour les salariés que de voir confirmer une augmentation de la production dans cette usine qui était en déclin depuis de nombreuses années. Mais ce sont eux qui payent le prix fort pour satisfaire aux exigences de productivité imposées.
Actuellement il n’y a plus, à la production, que quelque 1 600 ouvriers payés par PSA, une part de plus en plus importante de l’activité étant assurée par des sous-traitants.
La promesse de mise en production du nouveau véhicule a été liée à un accord avec les syndicats (que la CGT n’a pas signé) qui organise une dégradation des conditions de travail et de rémunération. Blocage des salaires, flexibilité des horaires permanente, succession de jours chômés et d’heures supplémentaires selon le bon vouloir de la direction sont autant d’atteinte à la vie de chacun, de plus en plus soumise à la sacro-sainte production.
Actuellement, celle-ci est assurée par une équipe qui travaille de 7 heures à 15 h 12. Avec la production du nouveau véhicule, la direction a l’intention de mettre en place une autre équipe, qui travaillerait de nuit. Personne ne comprend pourquoi il faudrait une équipe de nuit plutôt qu’une équipe d’après-midi, si ce n’est que cela permettrait à la direction d’accentuer encore la flexibilité et de faire des économies. En effet, depuis le dernier accord de compétitivité signé par tous les syndicats hormis la CGT en juillet dernier, PSA peut mettre des équipes de nuit à temps partiel, imposant ainsi des horaires ultraflexibles et des paies amputées de 300 à 400 euros. Et même si, dans un premier temps, la nuit est annoncée complète pour susciter le volontariat, rien ne dit qu’il en sera toujours ainsi.
Les patrons de Citroën veulent payer de moins en moins pour les salaires. Les salariés payés « à l’ancienne » sont encouragés à quitter l’usine ; les nouvelles embauches se font au moindre coût et, de plus en plus, seules les heures correspondant à une production effective sont payées. Avec la flexibilité, en cas de panne sur la ligne, des heures de travail sont reportées automatiquement sur le temps de midi ou le lendemain de la panne.
Les notables du PS sont contents mais les travailleurs vont avoir à faire face à des reculs brutaux.