Dans une interview donnée au Parisien le 15 janvier, la ministre de la Fonction publique Annick Girardin a annoncé l’envoi prochain dans toutes les administrations d’une circulaire consacrée à l’absentéisme.

Il s’agit de « rappeler que les fonctionnaires devaient être exemplaires », a expliqué la ministre. Et visiblement de ne pas laisser à la droite le terrain de la démagogie antifonctionnaire dans cette période électorale.

Cette circulaire se contentera de rappeler l’obligation légale de déclarer son arrêt maladie sous 48 heures. Mais même si elle s’en défend, la ministre participe à une campagne que l’on voit se déployer à tous les niveaux. Fillon a fait de la suppression de 500 000 postes de fonctionnaires l’un de ses chevaux de bataille. De nombreuses mairies, de droite comme de gauche, multiplient les attaques contre les fonctionnaires territoriaux en faisant dépendre certaines primes du nombre d’arrêts maladie.

Dans son interview, la ministre commence par reconnaître qu’entre le privé et le public, sur la question de l’absentéisme, « au-delà des clichés, les ordres de grandeur sont (…)proches : en 2015, 3,9 % des agents du public ont pris au moins un jour d’arrêt au cours d’une semaine donnée, contre 3,7 % des salariés du privé. » Cela ne l’empêche pas d’apporter sa contribution à cette propagande mensongère.

Au-delà de ses arrière-pensées électorales, en cherchant à opposer les salariés du public à ceux du privé, la ministre est bien dans la ligne propatronale du gouvernement