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Dans les entreprises
Goodyear – Amiens : un jugement contre les travailleurs
Cinq ouvriers de Goodyear à Amiens condamnés à 12 mois de prison avec sursis, deux condamnés à trois mois de prison avec sursis et un seul relaxé, voilà le jugement rendu par la cour d’appel d’Amiens jeudi 11 janvier, au terme du procès entamé contre eux pour séquestration.
Des centaines de travailleurs et de militants s’étaient rassemblés dès 11 heures ce même jour devant le tribunal d’Amiens, en solidarité avec les huit de chez Goodyear, pour réclamer la relaxe pour tous.
Il faut dire qu’en première instance, le tribunal correctionnel avait rendu un jugement encore plus dur : vingt-quatre mois de prison, dont neuf mois de prison ferme. Ce premier jugement avait profondément choqué l’opinion ouvrière. Des manifestations contre ces condamnations avaient eu lieu dans différentes villes, et à Paris à l’appel de la confédération CGT, puis à Amiens, le 19 octobre dernier, le jour du procès en appel, à l’initiative du syndicat CGT de Goodyear et de nombreux syndicats et organisations, dont Lutte ouvrière. C’est dans ce contexte que l’avocat général avait voulu prendre, selon ses propres déclarations, des réquisitions d’apaisement. Elles ont été très relatives, car s’il n’a pas réclamé plus de prison ferme, il demandait toujours vingt-quatre mois avec sursis. Pour bien marquer le coup, pourrait-on dire.
La cour d’appel a été un peu en deçà des demandes de l’avocat général, qui parlait au nom de l’État, mais n’en a pas moins maintenu des condamnations qui sortent de la norme. Alors que les deux cadres retenus par les ouvriers à l’occasion de l’annonce de la fermeture de l’usine d’Amiens avaient retiré leur plainte, la justice a choisi son camp en condamnant ce qu’elle considère comme une « séquestration » de la part d’ouvriers défendant leur emploi.
La solidarité de la classe ouvrière avec ces travailleurs injustement condamnés doit être entière. Face aux condamnations et intimidations qui visent des travailleurs, ceux-ci doivent faire bloc.