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- Lutte ouvrière n°2528
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Leur société
Le Pen et la Sécu : démagogie anti-immigrés et défense des industriels
Dans une interview au journal Le Parisien du dimanche 8 janvier, Marine Le Pen a précisé son programme électoral concernant la Sécurité sociale, qui est un programme d’attaques.
Celle qui se présente par ailleurs comme la candidate du peuple en appelle à la suppression de l’Aide médicale d’État, l’AME, qui permet aux étrangers en situation irrégulière, du moins à ceux qui résident depuis au moins trois mois dans le pays, de se faire soigner. Elle propose aussi « un délai de carence pour tous les étrangers qui viennent travailler dans le pays ». Avant de pouvoir bénéficier de l’Assurance-maladie, ceux-ci, dit-elle, devront travailler « quelques années ». Elle ne dit pas si elle ouvre parallèlement des mouroirs, mais propose de fermer également l’accès des enfants de migrants à l’école gratuite.
S’agissant des comptes de la Sécurité sociale, de leur équilibre, du fameux trou dont on nous rebat les oreilles depuis maintenant des décennies, Le Pen affirme régler le problème en trois mois… en instaurant une carte Vitale biométrique ! Car bien sûr, selon elle, si les comptes sont dans le rouge, c’est en raison de fraudes à la carte Vitale et de fausses cartes qui circuleraient. L’ardoise des entreprises qui ne paient pas leurs cotisations, les exonérations en tout genre, le manque à gagner découlant du chômage, Marine Le Pen ne connaît pas.
Il est vrai que la candidate du Front national déclare aussi qu’ « il faut engager un bras de fer avec les laboratoires pharmaceutiques ». C’est vrai, mais comment ? Qui engagera le combat et comment faudra-t-il le conduire ? La seule réponse de Le Pen réside en un coup de chapeau à Trump. « C’est juste une question de volonté politique », poursuit-elle, avant d’invoquer un patriotisme économique doublé d’un protectionnisme « intelligent », dans lequel rien n’indique qu’elle voudrait s’en prendre aux profits faramineux faits par ces groupes aux dépens de la Sécurité sociale.
Alors, peut-être s’agit-il de produire français des médicaments français ? À quand le nouveau concept de maladies françaises ? En tout cas, il y en a une bien contagieuse, celle de la démagogie.