Ils sont une trentaine de travailleurs sans domicile fixe et mal logés, apprenti boulanger, auxiliaire de vie, personnels de ménage, avec des enfants, etc. Tous ont déposé des dossiers Dalo (Droit au logement opposable) restés sans réponse, parfois depuis des années.

Devant l’incurie de l’État qui n’a toujours pas activé le plan grand froid, alors que les températures ont été glaciales et que la moitié des appels au 115 ne sont pas pourvus, ces sans-abri ont demandé à l’État de « réquisitionner les dizaines de milliers de mètres carrés encore vacants que compte l’Hôtel-Dieu » ainsi que ceux des autres hôpitaux de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). L’AP serait en effet le plus grand propriétaire en Île-de-France de locaux vacants, chauffés et ayant de plus les infrastructures permettant d’accueillir des milliers de gens.

L’AP, avec accord de la préfecture, n’a accepté d’ouvrir qu’une salle d’hospitalisation désaffectée de l’Hôtel-Dieu, jusqu’à fin mars. Mais il est sûr que, devant l’urgence, cet hôpital pourrait accueillir des centaines de sans-abri. Cela fait des années que presque tous les services d’hospitalisation sont partis à l’hôpital Cochin, dans le 14^e arrondissement, et que près d’une vingtaine de salles vides sont en attente de travaux, jusqu’à ce que les pouvoirs aient arrêté leur projet de restructuration de l’Hôtel-Dieu. Beaucoup de salles ont encore les équipements qui permettraient d’y loger, au chaud, avec eau courante, toilettes et parfois cuisine, des dizaines, voire des centaines de gens.

Cela n’a pas l’air d’être la préoccupation de l’ancien président d’Emmaüs, ex-ministre de Sarkozy et actuel directeur de l’AP, Martin Hirsch, ni du gouvernement.