D’ici le 1^er janvier 2018 au plus tard, le gouvernement va mettre en place un chèque énergie pour les familles qui peinent à payer leur facture de gaz, d’électricité ou de fuel. Ce dispositif est destiné à remplacer les tarifs sociaux réservés à ceux qui ne pouvaient plus payer leur facture énergétique. Ils bénéficiaient auparavant d’une réduction automatique de leur facture.

Près de 6 millions de foyers consacrent 10 % de leurs revenus à leur dépense en énergie dans leur logement. Le gouvernement prétend que ce chèque énergie étendra les aides. Mais l’expérimentation menée dans quatre départements montre que de nombreuses personnes vont être lésées. Le Parisien estime ainsi que 1,3 ­million de personnes vont voir leurs aides diminuer.

En effet le chèque énergie ne permet pas de régler toutes les factures : certains opérateurs ne l’acceptent pas. Mais le plus préoccupant est que, si auparavant l’aide s’appliquait automatiquement, la facture de gaz ou d’électricité diminuant si on pouvait faire la preuve de la faiblesse de ses revenus, la nouvelle démarche est beaucoup plus complexe. D’ores et déjà dans les départements où s’est tenue l’expérimentation, le nombre de bénéficiaires a diminué. Sur les 7 500 personnes qui bénéficiaient de tarifs sociaux, 2 500 ne l’ont pas utilisé.

Bien sûr, le dispositif précédent n’était déjà qu’un pis-aller : le vrai problème est que les salaires ou les pensions ne permettent pas à tous de se chauffer, de s’éclairer. Mais force est de constater qu’une nouvelle fois, sous couvert d’amélioration, de rationalisation, les conditions de vie des plus démunis vont être aggravées.