- Accueil
- Lutte ouvrière n°2528
- Camaris – groupe Arvato : grève pour les salaires et contre les méthodes patronales
Dans les entreprises
Camaris – groupe Arvato : grève pour les salaires et contre les méthodes patronales
Depuis le mardi 3 janvier, une trentaine de salariés sur 370 du centre d’appels Camaris de Longuenesse, près de Saint-Omer dans le Pas-de-Calais, sont en grève.
Ces travailleurs réclament 30 euros de plus par mois, et aussi un changement d’attitude de la part de la direction et de certains cadres.
La grève est partie de la convocation de plusieurs salariés qui avaient pris des heures de pause supplémentaires, en décembre, en raison de l’augmentation de leur charge de travail, allant jusqu’à 60 appels par jour. Alors que ces pauses sont possibles, la direction a fait courir le bruit que ces salariés étaient des fraudeurs ayant volé la société.
C’est particulièrement provocateur, alors que la plupart des salariés en CDI sont payés au smic et que les pressions de la direction sont permanentes pour augmenter la rentabilité de ses services. Depuis quelques mois, la perspective de la fin du contrat avec SFR est utilisée pour ne pas augmenter les salaires, mais augmenter les cadences des appels et utiliser la précarité des CDD. La direction joue d’ailleurs la concurrence entre des CDI dont le salaire pour certains ne dépasse pas le smic, et des CDD pouvant toucher une prime liée à la productivité mais sans garantie d’être repris.
Camaris appartient au groupe Arvato, qui emploie 72 000 salariés dans le monde et dont le chiffre d’affaires s’élève à plusieurs milliards d’euros. Arvato est lui-même la propriété du groupe Bertelsmann (propriétaire aussi de RTL et M6) et de la famille Mohn, dont la fortune personnelle s’élève à plus de 3 milliards d’euros.
Alors, les voleurs sont dans le camp des patrons, dont la fortune continue à grandir grâce aux bas salaires et aux mauvaises conditions de travail. La grève, reconduite avec un piquet de grève devant le site, a permis d’exprimer clairement le mécontentement, répercuté dans la presse locale, et de commencer à se faire respecter.