Grèce : dans l’étau de la dette21/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/2525.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : dans l’étau de la dette

Le 14 décembre, l’Eurogroupe, regroupant les ministres des Finances européens, a décidé d’annuler les quelques mesures censées alléger la dette grecque proposées dix jours plus tôt.

Cela sanctionnait la décision du Premier ministre Tsipras de donner une prime de Noël aux retraités les plus démunis et de ne pas augmenter la TVA dans les îles, qui hébergent des milliers de réfugiés, et cela sans consulter ses créanciers, la Banque centrale européenne (BCE), le Fonds monétaire international (FMI) et le Mécanisme européen de stabilités (MES).

Les ministres, porte-parole de leurs banquiers, ont mis la Grèce sous tutelle : la population doit payer et le gouvernement doit demander la permission pour toute mesure économique qui ne profite pas directement aux créanciers. Rien ne doit changer. Même les mesures d’allègement promises le 5 décembre étaient dérisoires : un allongement de quatre ans de la période de remboursement pour certains emprunts et le droit de ne pas appliquer à une partie des dettes la hausse de 2 % des taux d’intérêt prévue pour 2017 !

Tsipras, de son côté, essaie sans doute de relever sa cote, qui est au plus bas dans la population. Mais partager 600 millions d’euros entre 1,6 million de retraités ne changera rien à leur sort. Ils ont perdu au moins 40 % de leur retraite à cause des plans d’austérité imposés, entre autres, par le gouvernement de Tsipras.

La situation des travailleurs grecs continue à se détériorer, malgré les discours du gouvernement sur la décrue du chômage. Celui-ci aurait baissé de presque 2 %, atteignant tout de même plus de 23 % au deuxième trimestre 2016. Mais il s’agit de chiffres officiels, qui oublient les chômeurs qui ne vont plus pointer et qui ne tiennent pas compte non plus des centaines de milliers de jeunes qui ont dû partir travailler à l’étranger.

La réalité, c’est le fait que plus de 230 000 enfants et jeunes de moins de 18 ans vivent dans des familles dont aucun membre ne travaille, où on se restreint sur la nourriture. C’est celle d’autres familles où on ne survit qu’avec les pensions de parents retraités. C’est la disparition de 370 000 emplois depuis 2011 dans la fonction publique et la détérioration des services à la population. C’est le nombre croissant de travailleurs expulsés de leur logement pour n’avoir pas payé leurs dettes.

La mise en œuvre par Tsipras du plan d’austérité d’août 2015 n’est d’ailleurs pas terminée. En particulier, les privatisations et la réforme du droit du travail vont être surveillées de très près par les créanciers. Qu’il s’agisse de hausses d’impôts, d’économies dans la fonction publique, de réformes du système de retraites, de privatisation et de démantèlement du droit du travail, il s’agit d’autant d’attaques contre la population.

La rapacité des créanciers de la Grèce est sans fin, mais Tsipras n’a rien d’autre à proposer à la population que d’accepter, en attendant une sortie du tunnel à laquelle personne ne croit.

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