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Leur société
France : terre d’exclusion
Depuis que la police a démantelé les campements près de la place Stalingrad, chaque nuit, des rondes de police empêchent les réfugiés de s’installer à Paris. Ces derniers ont trouvé refuge à La Plaine-Saint-Denis, juste à côté du centre humanitaire pour migrants ouvert porte de La Chapelle.
Ce centre refuse du monde chaque jour. Environ 700 réfugiés ont planté leurs tentes à côté de familles expulsées en août dernier de leur immeuble du 168, avenue du Président-Wilson.
La préfecture de Seine-Saint-Denis n’y est pas allée par quatre chemins : vendredi 16 décembre elle a envoyé la police détruire les deux campements, cassant les tentes et les abris de fortune. Sur les 700 réfugiés, seuls 300 ont été conduits dans des centres d’hébergement d’urgence. Ils seront ensuite dirigés vers des centres d’accueil et d’orientation. Nombreux sont ceux qui craignent d’être de nouveau refoulés.
Quant aux habitants du 168, avenue du Président-Wilson, également sans papiers, ils se sont de nouveau retrouvés sans solution et surtout privés de leurs abris sommaires. Depuis le 25 août, date de leur expulsion, ils n’ont même pas pu récupérer leurs affaires. Ils ont été expulsés sans ménagement d’un immeuble que certains squattaient depuis près de dix ans. Des familles avec enfants, des femmes enceintes ont été mises à la rue sans qu’aucune enquête sociale n’ait été réalisée. Pire, la préfecture s’ingénie à mentir aux médias, prétendant qu’elle a proposé des solutions aux résidents. C’est faux, il leur a été proposé hypocritement d’appeler le 115, qui est saturé. Les habitants se sont retournés à plusieurs reprises vers la mairie de Saint-Denis. Mais cette dernière n’a pour l’instant proposé aucune solution.
Alors que le froid est déjà là, laisser des familles entières à la rue est proprement indigne et juge cette société.