Le projet de Fillon : diminuer les moyens de l’éducation14/12/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/12/p_5_Victor_Hugo-Creteil_C_LO.JPG.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Leur société

Le projet de Fillon : diminuer les moyens de l’éducation

Lors de sa campagne pour la primaire de la droite, Fillon s’est targué de vouloir augmenter le temps de travail des fonctionnaires sans même les payer plus. Gérard Longuet, un de ses soutiens, a rendu public jeudi 9 décembre un rapport sénatorial qui détaille, dans le domaine de l’éducation, certaines des attaques contre les salariés que prévoit la droite au cas où elle reviendrait au pouvoir.

Illustration - diminuer les moyens de l’éducation

Le sénateur de la Meuse propose ainsi de contraindre les enseignants des lycées à travailler deux heures de plus par semaine sans les payer. L’objectif est de supprimer le paiement des heures supplémentaires de plus en plus souvent imposées aux enseignants. Elles se sont multipliées ces dernières années, pour compenser les 80 000 suppressions de postes effectuées sous la présidence de Sarkozy. Longuet estime que cela ferait économiser un milliard d’euros au budget de l’Éducation nationale.

Un autre volant est l’annualisation du temps de travail des enseignants du secondaire. Ceux-ci étant pris par les surveillances et les corrections de copies au moment du baccalauréat, il s’agirait de les obliger à rattraper les heures de cours non faites pendant le reste de l’année. Cela reviendrait à une augmentation supplémentaire du temps de travail. De plus, Longuet propose de supprimer de nombreuses options dans les lycées, pour augmenter le nombre moyen d’élèves par classe, alors qu’elles sont déjà de plus en plus surchargées.

En plus de faire des économies, l’ensemble de ces mesures pourrait aboutir, d’après les syndicats d’enseignants, à la suppression de 150 000 postes, le tiers des emplois que Fillon promet de supprimer dans la fonction publique s’il est élu président.

Tout en l’aggravant encore, la politique prônée par Longuet-Fillon est en réalité dans la continuité de celle menée ces dernières années par le gouvernement Valls-Hollande. Les embauches ont été loin de compenser les trous béants laissés par le gouvernement Fillon-Sarkozy et ont encore moins permis de répondre à la hausse du nombre d’élèves scolarisés. Les regroupements d’options sur certains lycées se sont accélérés, réduisant les choix offerts aux élèves et dégradant les conditions d’apprentissage. Les salaires des fonctionnaires sont restés bloqués jusqu’à la dernière année du quinquennat de Hollande, alors que les cotisations retraite augmentaient.

Les acolytes de Fillon, possible locataire de l’Élysée, se sentent pousser des ailes et prévoient d’aggraver encore les attaques contre tous les salariés. Mais, qu’ils soient du privé ou fonctionnaires, les travailleurs ne sont pas prêts à accepter par avance de voir leur salaire diminuer, ni leurs conditions de travail se dégrader encore plus.

Il ne peut être question d’accepter que les moyens qui servent à faire tourner les services utiles à la population se réduisent encore pour financer de nouveaux cadeaux aux plus riches.

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