Hôpital Tenon – Paris 20e : maternité en grève14/12/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/12/p_15_Tenon_en_greve_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Tenon – Paris 20e : maternité en grève

Après des mois de travaux de rénovation, la maternité de l’hôpital Tenon, qui fait partie de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), est en train de rouvrir progressivement tous ses lits.

Illustration - maternité en grève

Dans les nouveaux locaux, la direction de l’hôpital souhaite augmenter le nombre d’accouchements annuels, qui devraient passer de 1 900 en 2016 à 2 700 en 2017, voire 3 500 par la suite avec l’ouverture d’un étage de plus. Mais, alors que l’effectif est déjà insuffisant actuellement, la direction ne prévoit pas d’embaucher. Elle se propose au mieux de remplacer les absents par des collègues en contrats précaires et de revoir la situation en mars 2017.

Pour imposer de travailler plus, la direction veut introduire plus de polyvalence : fusionner les métiers des auxiliaires de puériculture, qui s’occupent essentiellement des bébés, et des aides-soignantes, qui s’occupent des mères ; et aussi faire faire une partie du travail infirmier par les sages-femmes.

La direction veut aussi augmenter la rotation des accouchées, en réduisant la durée d’hospitalisation à deux jours. En seulement deux jours, le personnel devrait apprendre aux mamans pour qui c’est le premier bébé comment donner le sein ou le biberon, comment le baigner, etc.

Depuis un mois, les membres du personnel de la maternité refusent ce projet. Elles disent non à la formation en cinq jours pour créer un métier polyvalent d’auxiliaire de maternité, non aux tâches des unes faites par les autres pour mieux restreindre les embauches à zéro. Elles disent non à la prise en charge de 21 femmes et 21 bébés sur un étage avec une seule infirmière, alors qu’elles devraient être deux, d’autant plus que la moitié des femmes reçues ont des grossesses à haut risque qui nécessitent plus de soins. Elles disent non à des cycles de travail en 12 heures pour les sages-femmes, alors que 10 heures de travail par jour actuellement sont déjà beaucoup ; elles réclament plus de sages-femmes.

En grève le 3 décembre, le personnel a fait signer une pétition de protestation aux collègues de l’hôpital, aux usagers à la sortie du métro et devant l’hôpital. En quelques jours, la pétition a reçu plus de 1 000 signatures de soutien. Les grévistes ont même fait des gâteaux qu’elles donnent aux usagers qui les soutiennent financièrement lors des collectes organisées sur le marché. L’accueil est toujours chaleureux.

Des tracts ont été collés dans tout l’établissement, pour informer les collègues des autres secteurs et proposer au personnel des autres services de venir à la direction réclamer des effectifs supplémentaires pour tous. Les grévistes se réunissent plusieurs fois par semaine et font circuler un compte-rendu, pour que tout le monde soit au courant.

Les membres du personnel de la maternité sont très motivés et veulent obtenir des embauches pour toutes les catégories de personnel, de la sage-femme au brancardier, soit quinze postes. Elles se serrent les coudes, convaincues que leurs revendications sont légitimes.

Partager