État d’urgence : Hollande et Cazeneuve font dans le sécuritaire14/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/LO2524.jpg.445x577_q85_box-0%2C15%2C189%2C259_crop_detail.jpg

Leur société

État d’urgence : Hollande et Cazeneuve font dans le sécuritaire

Dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14 décembre, les députés ont voté, à une large majorité, la prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 15 juillet 2017.

Il s’agit de la cinquième prolongation depuis les attentats de novembre 2015 à Paris. La seule modification concerne les assignations à résidence, limitées à douze mois au lieu des quinze demandés par le gouvernement. Elles pourront cependant être prolongées de trois mois, mais après une décision de justice et non pas seulement au cas où, notion policière bien vague, des « éléments nouveaux » s’ajouteraient au dossier.

Le gouvernement justifie les sept mois supplémentaires en déclarant ne pas vouloir lâcher prise avant la fin des deux prochaines élections, présidentielle et législatives, où de grands rassemblements auront lieu. Auparavant, le prétexte avait été l’Euro de football. À gauche comme à droite pourtant, de nombreuses voix s’accordent à dire que le bilan de l’état d’urgence est dérisoire et, au fil du temps, de plus en plus mince en matière de prévention du terrorisme.

Décréter l’état d’urgence, mettre des policiers à chaque endroit jugé sensible, s’en prendre à la liberté de circulation, tout cela ne sert à rien lorsqu’un psychopathe a décidé de se supprimer en faisant un massacre autour de lui – et peu importe alors qu’il soit animé de motifs religieux ou personnels. En revanche, cela donne des droits accrus aux forces de police qui peuvent multiplier les contrôles au faciès, effectuer des perquisitions avec un minimum de formalités juridiques ou, comme cela été fait au cours du mouvement contre la loi travail, interdire des manifestations ou en éloigner des militants.

La prolongation de l’état d’urgence est, enfin et surtout, pour Cazeneuve et Hollande, le moyen d’afficher leur posture sécuritaire. Et, au fond, c’est là sa seule raison.

Partager