Argenteuil : le souvenir d’un tour de Valls14/12/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/12/LO2524.jpg.445x577_q85_box-0%2C15%2C189%2C259_crop_detail.jpg

Leur société

Argenteuil : le souvenir d’un tour de Valls

À l’âge où des jeunes peuvent envisager avoir un idéal utile à l’humanité, d’autres rêvent déjà à la notabilité, aux honneurs, à la carrière. Le jeune Manuel Valls fut de ceux-là. Il ne fut ni le premier ni le dernier à choisir très tôt ce chemin, mais le fit dans les pas d’un mentor, Michel Rocard, espérant bénéficier de ses réseaux d’influence.

Vers la fin des années 1980, à 26 ans, Valls s’imposa au Parti socialiste d’Argenteuil, et fut élu conseiller aux élections municipales de 1989. Il allait le rester jusqu’en 2001, après que son attitude dans ce conseil eut été, cette année-là, un des éléments qui firent perdre la municipalité au PCF, au profit de la droite.

Durant son passage à Argenteuil, Valls n’eut de cesse de mener la vie dure à son allié du PCF local et aux maires d’alors, Robert Montdargent puis Roger Ouvrard. Il rêvait d’écarter ce parti qui dirigeait la commune depuis 1935, en pariant sur les réflexes anticommunistes d’électeurs du centre et de la droite locale. Le point d’orgue de cette croisade eut lieu en 1997, lors des élections législatives où il s’opposa au secrétaire général du PCF d’alors, Robert Hue. L’axe de sa campagne était : « Trop de social tue le social » ! Valls fut battu à plate couture, n’obtenant au premier tour que 17 % des voix contre plus du double à Hue.

Ses réseaux permirent cependant à Valls d’oublier ses déboires et de quitter Argenteuil pour des cieux électoraux plus cléments, dans la banlieue sud, où son parachute le fit atterrir à Évry. Chacun connaît la suite.

Exit donc Argenteuil. Les militants de Lutte ouvrière d’Argenteuil se souviennent encore comment, après la proclamation des résultats au soir d’un premier tour, Valls tournicotait humblement autour d’eux pour réclamer que Lutte ouvrière appelle à voter au second tour pour un candidat ou une liste qui avait ses faveurs, bien sûr sans résultat pour lui. Ils se souviennent également qu’il était prêt à toutes les démagogies. Ainsi lorsque les locataires d’une cité, la cité Joliot-Curie, refusaient une augmentation des loyers initiée par leur bailleur dirigé par le PCF, Valls était prêt, sans souci, à prendre la tête de leur manifestation !

Les Argenteuillais se souviennent de lui comme d’un jeune arriviste hautain, à l’ambition démesurée.

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