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- Lutte ouvrière n°2523
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Leur société
Retraites : plus courtes, plus misérables
Fillon fait campagne sur le recul de l’âge de la retraite, menaçant de s’attaquer aux travailleurs et aux chômeurs, qui devront cotiser plus longtemps, pour toucher des pensions qui seront encore amputées du fait du taux de chômage important parmi les seniors.
Mais, avant même que Fillon ait l’occasion de mettre ses intentions en pratique, les mesures appliquées aux retraites depuis 1993 par les gouvernements successifs ont déjà eu des effets négatifs, en particulier sur celles des travailleurs les plus pauvres, ou qui ont été longtemps contraints au chômage.
Une étude récente de la Drees, émanation ministérielle chargée d’études et de statistiques en matière économique et sociale, montre à ce sujet que, à la suite des réformes Fillon de 2010 et PS de 2014-2015, la situation des retraités s’est détériorée. Malgré les arguments sur l’allongement de la durée moyenne de la vie et le raisonnement pervers qui voulait partager cet hypothétique gain entre le travail et la retraite, les statistiques sont là. Elles montrent qu’à terme les modifications engagées réduiront en moyenne de deux ans la durée de vie à la retraite pour la génération née en 1950 et les suivantes.
À la réforme Fillon de 2010, faisant passer de 60 à 62 ans l’âge de départ, et de 65 à 67 ans l’âge de la retraite à taux plein, se sont ajoutés les accords Agirc-Arrco de 2011 à 2015 et, en 2014, l’allongement de la durée requise pour le taux plein. Cela a fait diminuer le montant moyen des pensions, ainsi que les sommes cumulées pendant toute la durée de la retraite. Cette baisse est de plus de 6 % pour les retraités modestes, et de 3,5 % tout de même pour ceux qui ont des pensions plus élevées.
Ces réformes successives pénalisent des générations de travailleurs retraités. Toutes sortes de prétextes ont servi à les enrober, depuis l’égalisation des divers régimes au mythe du sauvetage du système de retraite.
Tout cela est un moyen de plus pour faire payer à la classe ouvrière le maintien des profits capitalistes malgré la crise économique, puisque l’ensemble de l’opération se résume à une diminution de la part des salariés, actifs et retraités, dans la richesse produite.