Sur les 35 pays membres de l’OCDE, seuls quatre, la Belgique, l’Allemagne, la Corée du Sud et la France, maintiennent des régimes de retraite différents, ce qui serait une anomalie en termes d’équité. Et bien sûr, pour être équitable, l’OCDE appelle les gouvernements à des réformes qui recouvrent toujours la casse des retraites et l’alignement vers le bas, avec un âge de départ à la retraite reculé et des montants des retraites abaissés.

À chacune de ces réformes, on a eu droit au déluge de mensonges sur les privilèges des fonctionnaires ou des travailleurs de la SNCF et de la RATP bénéficiant encore de régimes spéciaux. Le rapport de l’OCDE n’y manque pas, affirmant que, dans la moitié des 35 pays, les salariés du public touchent des retraites dont le montant est de 20 % supérieur à celles du secteur privé.

Fillon se fait aujourd’hui le champion des mesures préconisées par l’OCDE. Mais les salariés et les retraités savent quoi penser de ce genre d’études mensongères. Et un Fillon président proposant l’alignement des retraites du public sur le privé pourrait revivre ce qu’a vécu Juppé, le Premier ministre qui en 1995, en s’attaquant aux régimes spéciaux, avait mis le feu aux poudres, entraînant une grève qui a bloqué le pays et l’a obligé à retirer piteusement son projet.