Montebourg : l’ex-ministre qui se veut dissident07/12/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/12/p4_Montebourg_super_Dupont_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C196%2C370%2C404_crop_detail.jpg

Leur société

Montebourg : l’ex-ministre qui se veut dissident

Arnaud Montebourg se fait actuellement retailler un costume d’homme neuf, alors qu’il fut un des principaux ministres des gouvernements Hollande-Ayrault, puis Hollande-Valls, de mai 2012 à août 2014, et que son made in France ressemble à s’y méprendre à celui de Le Pen.

Illustration - l’ex-ministre qui se veut dissident

Son soutien à Hollande, qu’il considérait comme le meilleur rassembleur des socialistes pour l’élection présidentielle de 2012, avait valu à Montebourg de devenir ministre. Alors, quand il prétend que, s’il avait été parlementaire lors du vote de la loi travail, il ne l’aurait pas approuvée, il y a de quoi sourire.

En tant que ministre du Redressement productif pendant plus de deux ans, de 2012 à 2014, Montebourg a participé directement à des lois tout aussi néfastes, même si elles passèrent sans réaction d’envergure du fait de la passivité des confédérations syndicales. Ce fut le cas, dès juin 2013, de la loi sur la sécurisation de l’emploi qui entérina l’Accord national interprofessionnel (ANI) signé six mois plus tôt. Les travailleurs de PSA Aulnay, d’ArcelorMittal et tous ceux licenciés à l’époque avaient déjà pu constater dans quel camp était le gouvernement, à commencer par Hollande et Montebourg qui étaient venus leur rendre visite.

Quand Valls succéda à Ayrault en avril 2014, Montebourg resta ministre avec des attributions élargies. C’est lui qui prépara une loi sur la croissance et le pouvoir d’achat qui devint, avec quelques retouches, la loi Macron pour la croissance et l’activité après, que celui-ci lui eut succédé en août de la même année.

Peu avant son départ du gouvernement, Montebourg s’était plaint de l’ingratitude du patronat : « Nous sommes en train de voter, au prix de difficultés politiques, des baisses de prélèvements sur les entreprises, et c’est à ce moment-là que les entrepreneurs disent : ce n’est pas assez. Je ne comprends pas. » Autant le patronat aurait des raisons de remercier Montebourg – mais ce n’est pas dans ses habitudes de remercier un serviteur –, autant les travailleurs n’en ont aucune.

D’autant que Montebourg prétend jouer sa petite musique personnelle, celle du protectionnisme. Il propage ainsi l’illusion que la fermeture des frontières protégerait les travailleurs et serait une bonne chose. Or, elle ne protégerait que les profits des entreprises françaises. Elle n’empêcherait en rien les attaques des patrons français contre les travailleurs et même leur lierait les mains en leur faisant croire qu’ils ont des intérêts communs avec leurs adversaires.

Les travailleurs ont tout intérêt à se fier à leurs propres forces, plutôt qu’à ceux qui leur présentent les travailleurs étrangers comme des ennemis.

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