C’est que l’épuisement des personnels de l’hôpital n’est plus ignoré de personne. Le 8 novembre dernier, les travailleurs de la santé étaient dans la rue pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et les restrictions budgétaires. Banderoles, pancartes, slogans et chansons appelaient à une augmentation des moyens financiers pour investir dans les structures, pour embaucher, pour augmenter les salaires.

Un mois plus tard, en réponse, la ministre annonce qu’elle propose « un observatoire des risques psychosociaux des personnels (…), une détection des personnels en situation de fragilité psychosociale (…), une aide médicale, psychologique et sociale pour chaque personne. » Elle poursuit en appelant à « systématiser les réunions de service et les entretiens individuels annuels, à donner davantage de temps à l’écoute, à redonner de la stabilité et de la visibilité en matière de plannings ».

L’hôpital public succombe sous l’effet des restrictions budgétaires imposées depuis des dizaines d’années par tous les gouvernements qui se sont succédé. Pour pallier cette détérioration dramatique, une ministre, dite de la Santé et qui s’affirme socialiste, propose une enveloppe de 30 millions d’euros (sur trois ans !) pour… mettre en place un observatoire des risques psychosociaux et des observateurs pour aller avec !

Une surdité qui n’a d’égal que le mépris de ces gouvernants envers les travailleurs.