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Volkswagen : moins de travailleurs… pour plus de profits
Volkswagen a annoncé vendredi 18 novembre un plan massif de réduction d’effectifs : d’ici 2020, 30 000 postes seraient supprimés, dont 23 000 en Allemagne sur les 120 000 salariés que la marque y emploie. Des usines brésiliennes et américaines seraient également dans le viseur.
La direction avance comme prétexte les conséquences financières de la découverte, en 2015, de fraudes sur les mesures des émissions polluantes de ses moteurs diesels. Depuis que ce scandale a éclaté, Volkswagen a déjà dû s’engager à verser 15 milliards d’euros d’indemnisation aux États-Unis, et la facture totale pourrait atteindre 30 milliards. Mais ce n’est pas aux salariés de faire les frais de ces manipulations frauduleuses, dont ils n’ont été ni les responsables ni les bénéficiaires.
En outre, ce chiffre de 30 milliards est à comparer aux bénéfices réalisés dans le passé par le groupe Volkswagen, ce puissant trust automobile qui possède douze marques, dont Volkswagen même, mais aussi les très rentables Porsche, Audi ou encore Skoda. Si les résultats 2015 ont été négatifs, c’est uniquement parce que le groupe a provisionné 16 milliards d’euros pour éponger les conséquences de ce que la presse a baptisé « Dieselgate ». Sans cela, son bénéfice aurait été de 12,3 milliards d’euros, s’ajoutant aux profits de même niveau réalisés les années précédentes.
Le groupe Volkswagen est donc richissime et a tout à fait les moyens d’éponger les conséquences d’une fraude qui a tant rapporté aux actionnaires dans le passé : l’action, qui valait 73 euros en janvier 2010, était cotée à 172 euros en janvier 2015, avant la découverte de la fraude sur les moteurs diesels, et elle reste encore aujourd’hui à plus de 130 euros. Dans la même période, le dividende versé par action a été presque multiplié par trois.
Alors l’affaire des moteurs diesels n’est rien d’autre qu’un prétexte. L’objectif déclaré de la direction est d’augmenter la productivité de 25 %. Elle prétend qu’il n’y aura pas de licenciements secs et qu’aucun site ne fermera en Allemagne. Mais pour les travailleurs, cela se traduira de toute façon par une aggravation de l’exploitation.
Les membres du directoire du groupe, eux, se sont vu attribuer des bonus de 25 millions d’euros pour l’année 2015 : une récompense pour leurs bons et loyaux services auprès des actionnaires.