Renault – Flins : non à la flexibilité !23/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2521.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Flins : non à la flexibilité !

Mardi 15 novembre, à l’usine Renault de Flins, dans les Yvelines, environ 800 travailleurs ont débrayé à l’appel de tous les syndicats, sauf la CGC, pour protester contre le nouvel accord proposé par la direction dans l’ensemble du groupe. Ce débrayage venait après celui du jeudi 10, qui avait rassemblé 300 personnes à l’appel de la seule CGT.

Devant le mécontentement, la direction a partiellement lâché du lest, tout en réaffirmant son projet de moduler les horaires selon les aléas de la production. Un premier accord en 2013 a déjà entraîné la perte de 18 jours et demi de RTT, autant de jours maintenant travaillés, sans que les travailleurs touchent un centime de plus. Le deuxième accord prévoyait des samedis obligatoires et non payés. Dans sa nouvelle version, ces samedis seraient au volontariat et payés, sauf si le nombre de journées chômées dépassait le seuil prévu par la direction. Dans ce cas, les samedis seraient obligatoires et non payés pour compenser les heures non faites. Sous prétexte d’un accroissement de la production, des débordements deviendraient obligatoires, jusqu’à 1 heure 15 par jour, dans la limite de 42 heures par semaine pendant douze semaines consécutives ; la différence avec le projet initial, c’est qu’ils seraient payés.

Les travailleurs qui ont débrayé, parfois pour la journée, étaient contents de se voir réunis en nombre, embauchés et intérimaires, et d’avoir marqué le coup, d’autant plus que les cortèges dans les ateliers, le matin et l’après-midi, ont mis une certaine ambiance. Cela dit, certains se rendent compte que, comme d’habitude, la direction annonce le pire puis relâche un peu la bride, ne serait-ce que pour donner aux directions syndicales adeptes de la signature l’occasion de faire preuve du même zèle qu’en 2013. Des travailleurs sont également conscients que, dans la plupart des ateliers souvent mis en chômage, les samedis obligatoires risquent d’arriver très vite, et que partout, les débordements, programmés entre trois mois théoriquement et quinze jours à l’avance, voire moins, vont désorganiser leur vie.

Depuis des années, la direction veut, selon ses propres termes, « une organisation du temps de travail souple et réactive (…) pour absorber les variations d’activité ». Elle s’acharne à désorganiser la vie des travailleurs pour organiser sa production. Ces débrayages sont une première réponse et un encouragement pour ceux qui veulent aller plus loin.

Partager