La droite contre les fonctionnaires : une campagne antiouvrière23/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2521.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La droite contre les fonctionnaires : une campagne antiouvrière

Les sept candidats à la primaire de la droite faisaient mine de présenter quelques différences. Tous étaient d’accord cependant sur un point : réduire le nombre de fonctionnaires. Les deux restant en lice s’affrontent à présent sur les chiffres. Le cheval de tête, Fillon, avance crânement le projet de supprimer 500 000 emplois de travailleurs de l’État en cinq ans, soit près de 10 %.

« Pas possible ! », clame non sans raison, mais non sans hypocrisie, le camp de Juppé. Où donc Fillon voudrait-il les supprimer ? Dans l’enseignement, qui représente plus de la moitié de ces emplois et souffre déjà de déficits ? Dans la police, l’armée ou la gendarmerie, alors que la sécurité a été un des thèmes les plus rebattus de leur campagne ? Dans les hôpitaux, où chacun constate, soignant comme soigné, que le personnel est proche de l’explosion ? Quant aux fonctionnaires territoriaux, il serait anticonstitutionnel de leur imposer d’en haut des réductions d’effectifs, regrette le camp de Juppé. Mais… il serait possible d’en supprimer 200 000 ou 300 000, en ne remplaçant pas les départs à la retraite, par exemple !

Tout cela dans le but de faire, selon les uns et les autres, de 6 à 16 milliards d’euros d’économies. Autant de cadeaux pourraient être déposés dans les souliers des capitalistes, sous forme de suppression de l’impôt sur la fortune, l’ISF, de dégrèvements de cotisations sociales, d’une nouvelle baisse de l’impôt sur les sociétés, etc. Et comment combler le manque d’infirmières, d’employés des transports ou des caisses de la Sécurité sociale, de Pôle emploi, d’enseignants et d’Atsem ? En augmentant le temps de travail, dit Fillon, en augmentant le temps de travail, dit Juppé. Par décret ? Par l’équivalent d’accords d’entreprise, comme chez Smart à Hambach, où les ouvriers sont sommés de faire 39 heures payées 35 !

Car c’est bien là la vraie justification de cette campagne contre les travailleurs de l’État. Les fonctionnaires sont montrés du doigt comme coûtant trop cher et ne travaillant pas assez. Mais c’est à l’ensemble du monde du travail que les Fillon, Juppé et autres, pour satisfaire les attentes du patronat, veulent imposer de nouveaux reculs. Car il faut continuer et amplifier le travail commencé par Sarkozy, puis par Hollande, notamment avec la loi El Khomri. Cela créera autant de chômeurs ? La belle affaire ! La dégressivité des allocations limitera les dépenses.

En s’en prenant aux travailleurs de l’État, les présidentiables de la bourgeoisie accélèreront la dégradation des services publics indispensables à la population, mais menacent l’ensemble de la classe ouvrière, quels qu’en soient les statuts et les branches, de nouvelles attaques frontales.

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