Hôpitaux de Limoges : une situation catastrophique au CHU23/11/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/11/p15_Manif_8_novembre_CHU_Limoges_C_LO.JPG.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpitaux de Limoges : une situation catastrophique au CHU

Mardi 15 novembre, à l’appel de l’ensemble des syndicats, environ 120 agents du CHU de Limoges se sont réunis en assemblée générale. Des représentants des différents services de soin, des services logistiques comme la cuisine, la lingerie, y ont pris la parole pour expliquer dans quelles conditions ils travaillent.

Illustration - une situation catastrophique au CHU

Partout les effectifs rétrécissent comme peau de chagrin du fait du non-remplacement des départs mais aussi de l’absentéisme qui explose vu les conditions de travail. Évidemment, cela se traduit par des plannings déments, des repos reportés, des journées à rallonge.

En chirurgie orthopédique, les cadres ont annoncé à l’équipe qu’elle devrait faire avec une aide-soignante et une infirmière en moins au quotidien, en affirmant que « les toilettes ne sont pas prioritaires » et que certains pansements peuvent bien attendre deux ou trois jours. En chirurgie digestive, du personnel avait été supprimé avec la fermeture de six lits, sept viennent d’être rouverts sans personnel supplémentaire. En dermatologie, un nouveau poste d’infirmière saute, récemment en oncologie, six postes ont été supprimés. Dans les services de gériatrie, il y a un manque cruel d’aides-soignants que les infirmiers sont amenés à combler comme ils le peuvent.

Dans tous les services de soins, les « glissements de tâches » sont monnaie courante, jusqu’ à l’exécution par des infirmiers de certains gestes médicaux car la pénurie de médecins sévit aussi. En chirurgie orthopédique, il n’y a plus de visite : les médecins, au four et au moulin, téléphonent pour savoir s’il y a un problème.

En cuisine, il manque une douzaine de postes, à la lingerie le personnel n’arrive pas à faire face aux besoins et il manque du linge. Le jour de l’assemblée, faute de tenues propres, dans les blocs, il a fallu utiliser des blouses en papier ! Dans les services administratifs, les secrétariats sont débordés et n’arrivent à faire face ni aux rédactions des comptes-rendus médicaux ni aux prises de rendez-vous.

La direction avance un déficit de 10 millions d’euros pour l’année. Mais cela ne l’empêche pas d’engloutir des sommes folles dans toujours plus de nouveaux bâtiments et de systèmes robotisés sophistiqués pour assurer les transports nécessaires (linge, déchets, etc.) qui, comme c’est le cas pour le « pneumatique » destiné aux prélèvements sanguins, tombent en panne à peine installés !

L’assemblée générale a voté quasiment à l’unanimité d’appeler à un rassemblement de tous les hospitaliers jeudi 24 novembre, jour où se tient à Limoges un forum sur les risques psycho-sociaux, un colloque bien feutré où les autorités hospitalières comptent échanger doctement sur la souffrance au travail du personnel. Eh bien, il faudra qu’elles entendent sa colère.

Partager