Contre la réaction : combattre sur le terrain de classe23/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2521.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contre la réaction : combattre sur le terrain de classe

Les candidats à la candidature pour la prochaine élection présidentielle, les duettistes de la primaire de la droite restant en piste, comme ceux de la primaire de gauche à venir, se présentent tous comme les meilleurs remparts contre Marine Le Pen. Cette dernière fanfaronne d’ailleurs, ironisant sur le fait que tous ses concurrents en ont fait leur principal argument de campagne.

Qu’ils utilisent cette grosse ficelle électorale pour éviter d’avoir à rendre des comptes à leurs électeurs, c’est une manœuvre assez banale, utilisée à chaque élection. Sans remonter bien loin, on nous a fait le coup lors des récentes élections régionales de 2015. Les dirigeants du PS et du PCF expliquaient alors à leurs électeurs qu’il leur fallait s’effacer et laisser la place à la droite dite républicaine pour éviter que la direction des régions tombe entre les mains du FN. Du coup, il aurait fallu cautionner le très réactionnaire Estrosi, en Paca, ou encore aider le non moins réactionnaire Xavier Bertrand à conquérir le poste dans le Nord-Pas-de-Calais. Entre le pire et le moins pire, nous expliquait-on, il faut savoir choisir, version politicienne de la peste et du choléra.

Un certain nombre d’électeurs de gauche pensent sincèrement, en agissant de la sorte, éviter le danger ou du moins ralentir le glissement vers une politique plus réactionnaire encore. Comme s’il suffisait de se réfugier derrière des étiquettes pour se protéger ! Une telle attitude n’a jamais fonctionné, aussi loin qu’on remonte dans le passé. Aujourd’hui, on en a une nouvelle illustration avec la menace de l’élection à l’Élysée d’un François Fillon qui annonce ses propositions de supprimer 500 000 fonctionnaires et de faire travailler ceux qui restent 39 heures en réduisant leur salaire, de supprimer l’ISF, de revenir au moins partiellement sur la loi Taubira, etc. Tout cela sur un ton patelin, sans les brutalités des discours lepénistes.

En fait, pour le monde du travail, l’unique moyen d’éviter le pire est de se préparer à combattre cette évolution, cette droitisation en marche de la politique, avec ou sans Le Pen. Il faut le faire en toute lucidité, en toute conscience et sur un tout autre terrain que le terrain électoral. Il faut retrouver le terrain de la lutte de classe, sans se faire la moindre illusion sur l’efficacité d’un quelconque barrage de papier constitué de bulletins de vote, aussi nombreux soient-ils.

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