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Leur société
Paris : migrants évacués, et après ?
3 852 personnes ont été évacuées, vendredi 4 novembre, du campement de migrants du quartier Stalingrad, à Paris, et ont été envoyées dans des centres d’accueil provisoires en région parisienne.
Après examen de leur situation, ceux qui fuient la guerre ou la dictature et peuvent faire une demande d’asile seront envoyés dans des CAO (centres d’accueil et d’orientation) en province, comme les migrants évacués de Calais avant eux. Les autres, qui fuient la misère engendrée par le pillage des pays impérialistes comme la France, risquent l’expulsion.
L’évacuation avait été préparée lundi 31 octobre par la police, qui avait réveillé et emmené brutalement les migrants installés dans le quartier, et avait jeté leurs affaires, afin d’expulser ceux non admis à l’asile. Une manifestation a eu lieu mercredi 2 novembre pour protester contre la violence de la police, certains migrants tenant des pancartes avec les inscriptions : « Human, not beast » (Je suis un homme, pas une bête), « We want a home » (Nous voulons une maison), ou « No police, no police ».
L’évacuation de vendredi était la trentième à Paris. À chaque fois, les camps se sont reformés, car certains migrants reviennent après n’avoir été hébergés que quelques jours, tandis que des nouveaux arrivent. Le gouvernement prétend aujourd’hui mettre à l’abri les migrants de Calais et de Stalingrad et se vante d’opérations qu’il qualifie d’humanitaires. Mais, pendant des années, il n’a proposé d’autre solution que la rue à des milliers d’arrivants. Les évacuations, souvent violentes, ont été la principale intervention de l’État. L’aide la plus élémentaire n’a été apportée que par la solidarité des habitants des quartiers concernés et de militants associatifs, qui ont assuré une aide alimentaire, des dons de vêtements, des cours de français et une aide dans les démarches administratives.
Tout comme celui de Calais, le démantèlement du camp de Stalingrad ne résout pas la situation des migrants, ni de ceux qui souhaitent gagner l’Angleterre, ni de ceux qui voudraient s’installer en France. Les déclarations du gouvernement Hollande sur l’indignité de ces camps, créée par sa politique, signifient seulement qu’à chaque fois que des camps se reformeront les autorités chercheront à les détruire.