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Militant en procès : les patrons du bâtiment à l’attaque
Un responsable de la CGT risque un an de prison avec sursis et une amende de 4 000 euros, dont la moitié avec sursis, pour des jets de peinture au siège de la Fédération française du bâtiment.
L’affaire remonte au 20 janvier 2014. Lors d’une manifestation pour la prise en compte de la pénibilité et la retraite à 55 ans, le siège patronal avait été occupé pendant une matinée. Des tracts, des confettis et de la peinture avaient été lancés. Il n’en fallait pas plus aux patrons pour parler de « locaux dévastés » et porter plainte pour dégradations en réunion contre l’organisateur de la manifestation. Le procureur les a suivis, avec ces réquisitions totalement disproportionnées. Il a réclamé également que l’accusé, responsable de la CGT du secteur, n’ait pas le droit de se rendre aux abords du siège patronal pendant trois ans.
C’est dans le bâtiment que l’on trouve des conditions de travail parmi les plus dures et des patrons qui ne s’embarrassent pas de la législation du travail, qu’il s’agisse de la sécurité ou de l’emploi. Comme l’a déclaré le porte-parole de la CGT : « Qu’est-ce qu’un peu de peinture par rapport à l’hécatombe qu’on vit dans les métiers de la construction, avec un mort par jour travaillé ? »
Le délibéré est fixé au 16 décembre. Ce procès, comme d’autres qui se sont multipliés récemment, vise à tenter de dissuader toute protestation collective. Mais les militants et les travailleurs qui se sont mobilisés pour protester lors de la première audience ne semblent pas prêts à se laisser intimider.