COP 22 : entre hypocrisie et gros sous09/11/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/11/2519.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

COP 22 : entre hypocrisie et gros sous

Ségolène Royal a inauguré, en compagnie du ministre marocain des Affaires étrangères, la 22e conférence des Nations unies sur le climat qui se déroule à Marrakech du 7 au 18 novembre.

Attendu au Maroc le 15 novembre, Hollande s’est félicité de la rapidité avec laquelle l’accord de Paris, fruit de la précédente COP 21, a été ratifié.

Cet accord, qui prévoit de réduire les émissions humaines de dioxyde de carbone ou de méthane pour limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C d’ici 2100, a certes été ratifié par plus de cent États, y compris les États-Unis, l’Union européenne ou la Chine, qui émettent beaucoup de gaz à effet de serre. Il aura fallu moins d’un an pour valider ce texte contre sept ans pour le protocole de Kyoto, rédigé en 1997.

Mais qu’est-ce que cela va changer pour le climat et surtout pour les habitants de la planète qui subissent de plein fouet les conséquences du réchauffement, la montée du niveau des océans, l’intensification des pluies ou au contraire la sécheresse et la désertification ? Rien ou presque.

Pas plus que les précédents, l’accord de Paris n’est coercitif. Si les États signataires s’engagent à promouvoir les énergies renouvelables et à réduire les émissions de carbone, ce sont les groupes privés, dans l’énergie, l’industrie, le transport, qui contrôlent tous les moyens de production. Et ceux-là n’agissent que pour le profit. La lutte contre le réchauffement climatique étant désormais un véritable marché, avec des subventions à la clé et des innovations à vendre, ces grands groupes peuvent même tirer profit de tels accords.

L’accord de Paris chiffrait à 100 milliards de dollars par an la somme nécessaire pour financer les mesures de transition énergétique à partir de 2020. Celui de Marrakech doit discuter du financement. Qui va payer ? Les industriels pollueurs qui accumulent des milliards ou bien les consommateurs et la population frappés par de nouvelles taxes ou impôts ? Qui va bénéficier des subventions ? Les pays les plus pauvres victimes du réchauffement climatique ou les mêmes industriels déjà gavés d’aides de toutes sortes ? Poser la question, c’est y répondre.

Ségolène Royal a déclaré à Marrakech : « Sur près de 50 pays meurtris par les effets climatiques, 36 se situent en Afrique subsaharienne (…) » et de s’exclamer : « Je demande de la justice climatique et en particulier pour l’Afrique ». Le constat est lucide et les mots sont forts. Mais Royal est d’une hypocrisie sans limite.

Car les capitalistes français comme Bolloré, Total, Bouygues, Areva, soutenus par tous les moyens, y compris par les armes, par le gouvernement auquel elle appartient, sont directement responsables du sous-développement de l’Afrique.

On ne résoudra pas la question du climat sans remettre en cause la dictature des capitalistes sur toute l’économie et celle des grandes puissances sur la planète.

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