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Leur société
Bal des prétendants à droite : toujours aussi primaire
Jeudi 3 novembre avait lieu le deuxième débat entre les sept prétendants à la primaire de la droite pour l’élection présidentielle. Les conseillers de Sarkozy s’étaient promis de prendre leur revanche et de mettre en difficulté son principal rival, Juppé, qui à en croire les sondages fait la course en tête.
S’adressant au noyau dur de la droite, de plus en plus sensible aux outrances du FN, Sarkozy s’en est pris à Bayrou, dont il n’a toujours pas digéré l’appel à voter Hollande, espérant ainsi gêner aux entournures Juppé, qui bénéficie de son soutien. Passant par-dessus le fait que Les Républicains dirigés par le même Sarkozy avaient fait liste commune avec le Modem aux régionales de décembre 2015, l’ancien président a accusé Bayrou d’être une girouette, un quasi gauchiste infiltré au sein de la primaire, à qui Juppé aurait promis une centaine de circonscriptions aux futures législatives.
Mais le plan d’attaque de Sarkozy a été perturbé pendant le débat par les seconds couteaux de la primaire. Les ex-ministres du président ne se sont pas gênés pour étriller leur bienfaiteur passé, lui-même affichant en réponse son mépris coutumier. Juppé a pu alors se contenter de jouer au rassembleur de tous les électeurs, de droite ou d’ailleurs, opposés à Hollande et au Front national, se permettant même au passage d’accorder des bons points au quinquennat de Sarkozy.
Au-delà de ces postures tactiques, le débat a surtout été l’occasion pour tous les prétendants de multiplier les propos réactionnaires. Chacun y est allé de son couplet contre les travailleurs migrants. Pour lutter contre le terrorisme, chacun a joué sa partition, multipliant les déclarations aussi creuses que martiales. Et de se prononcer ensuite en faveur d’un droit pour la police de tirer encore plus facilement, comme solution aux problèmes de la délinquance. Après le florilège de promesses au patronat lors du premier débat, le deuxième s’est ainsi concentré sur le thème de l’ordre et de la sécurité.
À moins de deux semaines du premier tour de la primaire de la droite, les prétendants, qui ont presque tous déjà gouverné ensemble, s’échangent des amabilités. Après quoi le vainqueur sera appelé à distribuer les postes à ses anciens rivaux, pour appliquer ensemble le programme dicté par le patronat.